Cet article date de plus de six ans.

Jean-Jacques Aillagon et d'autres s'élèvent à leur tour contre la sculpture de tulipes de Jeff Koons à Paris

De nouvelles voix se sont élevées mercredi pour s'opposer à l'installation devant le palais de Tokyo, à Paris, d'une sculpture de tulipes offerte par l'artiste Jeff Koons, dont celle de l'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
L'artiste Jeff Koons devant sa sculpture "Tulipes", New York, 2012
 (Jamie McCarthy / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Dans une tribune sur le site du Monde, M. Aillagon suggère à "la Ville de Paris et l'Etat de tout faire pour qu'une autre solution soit envisagée, dans la sérénité et le respect", pour installer cette oeuvre originale et monumentale censée être un "symbole du souvenir" après les attentats qui ont endeuillé en novembre 2015 la capitale.

L'ex-ministre souligne que ce bouquet de tulipes monumental, en bronze, acier inoxydable et aluminium, est "contraire à l'esprit de l'architecture" du palais de Tokyo et du Musée d'Art Moderne, devant lesquels il doit être posé. Organisateur d'une exposition Koons au château de Versailles à l'époque où il le présidait, Jean-Jacques Aillagon conseille désormais le milliardaire François Pinault, qui a acquis plusieurs oeuvres de l'artiste américain.

 "L'empêcher est une nécessité non seulement artistique, financière, morale et politique"

De nombreuses personnalités, du réalisateur Olivier Assayas à l'ancien ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, se sont déjà opposées à l'installation de ce cadeau de Jeff Koons, devenu selon eux "l'emblème d'un art industriel, spectaculaire et spéculatif". Des écrivains et philosophes ont qualifié mercredi la sculpture de "cadeau avilissant", dans une tribune publiée par Libération.
Une sculpture d'acier coloré de Jeff Koons, "Tulipes", a atteint 33,7  millions de dollars, chez Christie's le 6 novembre
 (Anthony Behar/SIPA )
L'artiste a été reçu mardi par la ministre de la Culture Françoise Nyssen. "Avec du fric et du truc, M. Koons prétend faire ployer sous les tonnes de ses tulipes l'art, le peuple et la capitale d'un pays", écrivent les écrivains Pierre Alfieri, Eric Hazan et Jean-Christophe Bailly, et les philosophes Jean-Luc Nancy et Georges Didi-Huberman. "L'empêcher est une nécessité non seulement artistique, financière, morale et politique : c'est la nécessité de refuser d'être avili", disent-ils.

La réalisation de l'oeuvre, dont le coût est évalué à trois millions d'euros, doit être financée par le mécénat privé, avait indiqué la Mairie de Paris à l'époque de son annonce, en novembre 2016.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.