Rousseau, intellectuel aux multiples facettes à la bibliothèque de Lyon
190 pièces, surtout des livres anciens, sont présentées à la Bibliothèque municipale de Lyon. Parmi les documents précieux, ce reçu écrit et signé par Jean-Jacques Rousseau à la maison Duchesne, qui publiera certains de ses écrits.
De nombreuses manifestations sont organisées cette année en région Rhône-Alpes, à l'occasion du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau. A la Bibliothèque municipale de Lyon, l'exposition retrace, en onze chapitres, ses voyages et sa vie au travers de son oeuvre. De sa naissance à Genève en 1712 à son arrivée à Paris en 1742, on marche dans ses pas dans les grandes villes de la région. Enchainant les petits boulots, errant de ville en ville, Rousseau a mis longtemps à trouver sa voie. Cet érudit n'arriva à Paris qu'à l'âge de 30 ans, n'ayant presque jamais rien écrit. Il devint célèbre en 1750 grâce à son "Discours sur les sciences et les arts". S'ensuivit une décénnie de succès et de controverses. "Emile" et "Du contrat social" lui valurent d'être pourchassé par les autorités qui l'obligèrent à retrouver sa vie de vagabond.
Pour le grand public, Rousseau est un philosophe majeur, auteur du "Contrat social" et des "Confessions". Mais peu savent qu'il nourrissait par exemple une réelle passion pour la botanique, à tel point qu'il fut, à la fin de sa vie, considéré comme un botaniste de renom. Il adorait également la musique et écrivit un Opéra, le "Devin du village", qui triompha en 1752. Catherine Goffaux, co-commissaire de l'exposition, raconte qu'il fut joué devant le roi Louis XV. Ce dernier, conquis, voulut lui proposer une pension mais Rousseau se déroba et disparut dès le lendemain.
Cet épisode pourrait résumer le caractère de l'homme : indépendant, solitaire, libre et précurseur. Car l'exposition nous rappelle aussi que ses pensées sur l'écologie, l'Europe, l'inégalité et l'éducation sont toujours d'actualité. D'ailleurs, en cette période électorale, la Bibliothèque de Lyon a imprimé nombre de ses citations en forme de bulletins de vote distribués au public. Et on se rend compte que ses idées auraient eu toute leur place dans le débat politique :
"Vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la Terre n'est à personne." ("Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes", 1755).
"Il est incontestable, et c'est la maxime fondamentale de tout le Droit Politique, que les Peuples se sont donnés des chefs pour défendre leur liberté et non pour les asservir." ("Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes", 1755).
"Savez-vous quel est le plus sûr moyen de rendre votre enfant misérable ? C'est de l'accoutumer à tout obtenir." ("Emile" ou "De l'éducation", 1759-1760).
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