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"Les couples modernes" d'artistes d'avant-garde, créatifs et parfois destructeurs, au Centre Pompidou Metz

Picasso et Dora Maar, Charles & Ray Eames, Robert et Sonia Delaunay... la nouvelle exposition du Centre Pompidou Metz explore le processus créatif généré par les relations amoureuses chez les artistes. Passionnés, généreux ou toxiques, "Les couples modernes" se donnent à voir jusqu'au 20 août 2018.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Les Couples modernes" au Centre Pompidou Metz explore la passion créatrice ou subversives des couples d'artistes. Ici Pablo Picasso et Dora Maar. 
 (France 3 / Culturebox )

Le Centre Pompidou-Metz présente une grande exposition interdisciplinaire consacrée aux couples de créateurs. À travers plus de 900 œuvres, l'exposition "Les Couples modernes" dévoile quatre-vingts amants officiels ou clandestins du XXe siècle. Pablo Picasso et Dora Maar, Robert et Sonia Delaunay, Charles et Ray Eames : tous se nourrissaient de la même passion créatrice ou destructrice.

Reportage :  L. Duvoid / R. Elkaim / E. Le Goff


Déclinée en quatre thèmes – rythme en liberté, espace partagé, amour réinventé et nature illuminée – l’exposition donne à voir des histoires d'art et d'amour mythiques. 

  • Picasso et Dora Maar : la passion venimeuse. 
Les deux amants se rencontrent en 1936. La passion est immédiate, volcanique et... destructrice. Le peintre amoureux des femmes n'a de cesse d'humilier la grande photographe. Elle l'élève quand lui, la rabaisse.
Dora Maar, Pablo Picasso, Paris, studio du 29, rue d’Astorg, Hiver 1935-1936
 (Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / image Centre Pompidou, MNAM-CCI © Adagp, Paris 2017)
"Elle abandonne progressivement son travail de photographe qui vient pourtant nourrir la réflexion de Picasso au moment de Guernica, et se met à la peinture. Elle devient la pâle ombre, presque la copie, de Picasso, jusqu'à sombrer dans l'enfermement et le repli", rapporte Emma Lavigne, Directrice du Centre Pompidou Metz. Parmi les tableaux du peintre, Dora Maar a été représentée dans  "La femme qui pleure".  
Pablo Picasso, Portrait de femme, 1938  Huile sur toile, 98 x 77,5 cm - Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne
 (Centre Pompidou, MNAM-CCI/Georges Meguerditchian/Dist. RMN-GP © Succession Picasso 2017)

  • Robert et Sonia Delaunay : la passion fusionnelle 
Peintres de l'abstraction, les Delaunay ont su magistralement intégrer leur art à leur vie de couple. Leurs œuvres, géométriques et acidulées donnent aux murs une lumière gaie et musicale. En 1915, les deux époux sont tellement connectés qu'il est parfois difficile de distinguer une toile de Sonia de celles de Robert. 
  (France 3 / Culturebox )

  • Charles et Ray Eames : la passion complice 
Il est architecte, elle est artiste peintre. Ces deux américains se rencontrent en 1940 et se marient dans la foulée. Ils s'installent à Los Angeles et leur passion commune pour les arts et le design les nourrit dans la création. L'expérimentation est la pierre angulaire de leur couple. Ensemble ils testent les techniques de moulage tridimensionnel du contreplaqué.
  (France 3 / Culturebox )
L'objectif était de créer des chaises confortables et abordables. Pari gagné, aujourd'hui leurs assises sont connues dans le monde entier. "Ce couple était vraiment un amour à quatre mains, ils sont toujours assis l'un à côté de l'autre en train de travailler et de se regarder, cet amour créateur leur permet de décupler leur imagination", souligne Cloé Pitiot, conservatrice design au Centre Pompidou Paris.
Charles & Ray Eames posant sur la structure en acier de la Case Study House n°8 1949 
Modern Print 
 (Eames Office LLC)

  • Lavinia Schulz et Walter Holdt : la passion destructrice 
Ce couple a marqué la danse au début du XXe siècle. Isolés dans leur univers particulier, ils confectionnaient eux-mêmes leurs costumes et masques, et n'apparaissaient que rarement à visage découvert.
Minya DIEZ-DÜHRKOOP Tanzmaske “Toboggan Frau“ und “Toboggan Mann“ von Lavinia Schulz 1924
 
Épreuve gélatino-argentique, 21,5 x 16,7 cm 
 (MKG, Museum für Kunst und Gewerbe Hamburg)
Après être allés d'échec en échec, Lavinia Schulz et Walter Holdt finissent leurs jours en 1924, dans le plus grand dénuement, Lavinia tuant Walter dans son sommeil avant de se suicider. Aujourd'hui, restent des documents de travail, la  technique de notation graphique des chorégraphies que Lavinia inventa et les costumes, conservés par le Museum für Kunst und Gewerbe de Hamburg, redécouverts à la fin des années 1980. 
Notation chorégraphique de Lavinia Schulz
 (France 3 / Culturebox )
 

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