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"Le magasin" de Ben et le "Portrait de Gala" par Max Ernst sortent restaurés des réserves du Centre Pompidou

Dans les réserves du Centre Pompidou de Paris, les petites mains des restaurateurs bichonnent les œuvres d'art endommagées par le temps. En ce moment c'est le fameux "Magasin" de Ben et un portrait de Gala Eluard peint par Max Ernst qui subissent une petite cure de jouvence. L'exposition des deux œuvres est prévue pour le 15 juin 2017.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'atelier de restauration du Centre Pompidou rénove les collections du Musée d'art moderne de Paris 
 (Alain Joncard / AFP / France 3 / Culturebox)

C'est un peu l'hôpital des œuvres d'art, les réserves du Centre Pompidou conservent et restaurent des sculptures, peintures ou installations endommagées par le temps et par les transports.

Dans quelques jours, "Le Magasin" de Ben et le "Portrait de Gala Eluard" peint par Max Ernst en 1923 sortiront du bloc opératoire, comme s'ils venaient de naître des mains des artistes. Longues et innovantes, ces restaurations ont débuté en novembre 2016 et s'achèvent en ce moment-même au sein du service de restauration du Centre Pompidou.

Les deux pièces réintégreront ainsi le musée dans le cadre du nouvel accrochage de ses collections modernes et contemporaines le 15 juin prochain, grâce au mécénat de la Fondation BNP Paribas qui a apporté 70 000€.

Reportage : G. Faure / G. Bezou / M. Chekkoumy / C. Ngoc


Un magasin pas comme les autres 

Le magasin de Ben va bientôt reprendre place au quatrième étage du Centre Pompidou. Cela fait 8 ans que les visiteurs n'ont pas pu le voir, sa rénovation, effectuée dans les ateliers de Beaubourg, vient d'être terminée.Créé en 1958 à Nice sur la devanture d'un vrai magasin, l'oeuvre emblématique du plasticien Benjamin Vautier a fait le tour des plus grands musées du monde. 
Le Magasin de Ben restauré par l'atelier du Centre Pompidou prêt à accueillir du public 
 ( ALAIN JOCARD / AFP)

En 1958, l'artiste ouvre une boutique de disques à Nice qui devient un espace d'exposition. Il s'appelle "Le Laboratoire 32" puis "La galerie Ben doute de tout". Le plasticien le démonte en 1974 pour l'installer au Musée national d'art moderne à Paris qui l'acquiert à cette date. L'artiste prolixe conçoit cette installation dans la lignée de Marcel Duchamp où "tout est art".

"Le magasin de Ben" en  1958
 (France 3 / Culturebox / capture d'écran)

400 pièces savamment enchevêtrées dans un cube que le visiteur peut pénétrer. Les multiples éléments chinés dans des brocantes transforment l’espace en une sculpture en perpétuelle évolution : il l’appelle "N’importe quoi". Mais ce n'importe quoi mérite une attention différente que pour une peinture classique. "On vérifie, on stabilise mais on ne va pas tout refaire, on consolide des déchirures sur les cahiers", souligne, la restauratrice Astrid Lorenzen.
Reconstitution du Magasin de Ben
 (France 3 / Culturebox)

Plusieurs fois démonté pour des expositions temporaires, "Le Magasin" de Ben est accompagné d'un véritable manuel technique d'installation où chaque photo, document et commentaire de l'artiste guide le montage. "Lorsque l'œuvre a intégré les collections en 1975, Ben est intervenu à quatre reprises, pour l'enrichir mais aussi pour replacer des éléments", se souvient Isabelle Merly, ingénieur d’études, collections contemporaines du Centre Pompidou. 

Un portrait de Gala parmi d'autres

Eluard, Ernst puis Dali de nombreux surréalistes ont succombé au charme de la belle russe Elena Ivanovna Diakonova alias Gala. Son premier mari Eluard lui écrit des poèmes, Ernst, l'amant officiel lui peint son portrait et Dali, le second mari de la belle enchanteresse, ne cesse de la magnifier et de la représenter comme un mythe vivant et une icône moderne. Muse parmi les muses, Gala est un modèle unique d'inspiration pour ces artistes. 
Gala au milieu de ses amants et amis dans cette toile de Max Ernst "Au rendez-vous des amis" -1922 
 (Archives Snark /  Photo12 / AFP)

Réalisé en 1923 par le peintre et sculpteur d'origine allemande Max Ernst, "Le portrait de Gala Eluard" est à l'origine effectué sur le mur du poète. La toile a été déposée puis acquise par le centre Pompidou. Sa restauration totale  demande beaucoup de minutie aux expertes.
  (France 3 / Culturebox)
"On voit que la signature a été reprise, quelqu'un a redessiné les lettres. Seul le microscope me permet de dinstiguer l'original de la partie refaite", analyse Véronique Sorano, responsable du service restauration centre Pompidou. 





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