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"Existences abîmées… " : le face à face photographique de Guillaume Lejeas avec les sans-abris de Nice
Le Court Circuit Café accueille jusqu’au 27 décembre prochain l’exposition de photos de Guillaume Lejeas : "Existences abîmées... " Avec un regard plein de compassion, il met en lumière les sans-abris de Nice.
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Un projet audacieux
Guillaume Lejeas capture et captive. Ce jeune photographe autodidacte expose pour la seconde fois ses 41 photographies qui font des sans domicile fixe de Nice, les modèles de clichés bouleversants."C’est difficile à dire mais il y a une beauté dans la misère", commente une spectatrice visiblement émue devant ces portraits. Et on la comprend. Chaque cliché interroge notre relation avec ce monde qui, à force d’être poussé dans l’ombre nous est devenu invisible. Les spectateurs sont confrontés à la souffrance de ces hommes, femmes et enfants qui vivent dans une mendicité aujourd'hui banalisée.
Arpentant les rues et recoins de Nice d'un regard avisé, le photographe immortalise en noir et blanc les visages marqués par les épreuves de celles et ceux qu'il a pu rencontrer. Un pied nu, un chien, une cigarette, Guillaume Lejeas saisit avec force le quotidien de ces Niçois marginalisés et nous contraint à fixer nos yeux là où nous les avons habituellement détournés.
Un photographe talentueux
Cela fait seulement un peu plus de 2 ans que Guillaume Lejeas exerce en tant que photographe. Issu d'un famille de restaurateurs, il hérite de son père ses talents de composition, seul et unique élément de sa formation artistique. Troquant le tablier contre le trépied, c'est donc en parfait autodidacte qu'il parcourt sa ville à la rencontre des Niçois.Désireux de connaitre ses modèles, c'est en leur parlant qu'il parvient à "capter le moment idéal", comme il le dit lui-même. Inconditionnel de la "Street Photographie", Guillaume Lejeas capture les paysages citadins dans toutes ses séries comme "Somewhere", "The Dark Side, "Home Street Land" et plus récement "In Your Face Project".
Généralement sans titre apparent et exclusivement en noir et blanc (le seul en couleur étant "Libérté"), les clichés relèvent d'une certaine universalité, le spectateur s'imprégne voire s'identifie à ces instants figés. "On peut dire que c'est un photographe social", affirme le programmateur artistique du café Court Circuit Olivier Bareau. "C'est pas un voyeur Guillaume. Il y a une connivence, il y a quelque chose, on le voit dans la lumière, dans les yeux."
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