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"Je me souviens" le tour du monde de Sarah Caron au musée de Mougins

Article rédigé par franceinfo - Odile Morain
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Le musée de la photographie André Villers présente pour la première fois à Mougins une exposition personnelle de Sarah Caron du 11 février au 3 juin 2012. Cette rétrospective permet de découvrir l'oeuvre de la photoreporter à travers des reportages qui l'ont conduite aux quatre coins du monde.

Les cafés "con piernas" de Santiago sont pour le moins des lieux hors du commun. Véritables institutions dans la capitale chilienne, on trouve dans ces établissements légaux des serveuses très court-vêtu.  Les "cafés avec jambes" sont ouverts toute la journée accueillant dans une ambiance très caliente des employés de bureau qui viennent déguster leur petit café. 
 (Sarah Caron)
En 2005, Sarah Caron se rend au Cambodge pour réaliser un reportage 30 ans après l'entrée des Khmers rouges dans Phnom Penh. Petit à petit le malaise la gagne, elle dit elle-même "tout ce que j'ai pu voir, parcourir et traverser m'interroge, le passé douloureux a laissé sa trace, je vais appréhender ce temps dans ces lieux comme un rêve à la llimite du nauséeux"
 (Sarah Caron)
Jeune étudiante vendant des produits de beauté lors d'une exposition sur la vie musulmane organisée par des militants du Hamas à l'université de Naplouse en mars 2006.
 (Sarah Caron)
En 2006 face à la recrudescence d'immigration clandestine entre le Mexique et les Etats-Unis, George Bush décide de renforcer la présence de l'armée dans cette zone. Il était question de construire un mur équipé de miradors et de caméras sur les 1200 kilomètres de la frontière. En attendant, les habitants de la région se sont transformés en miliciens devenant plus dangereux que protecteurs.
 (Sarah Caron)
« En mesure d’urgence le président Bush a décidé d’envoyer l’armée pour protéger le pays de cette invasion pacifiste. 6000 soldats de la garde nationale viennent renforcer avec leur véhicule de patrouille, radars, caméras et jumelles les 20 000 border patrouilles débordés »
 (Sarah Caron)
Après la victoire du Hamas en janvier 2006, les brigades des martyrs d'Al Aqsa (branche armée du Fatah) se retrouvent seuls face aux israéliens pour assurer la sécurité des palestiniens du camp de réfugiés de Balata. Chaque nuit les combattants d’Al Aqsa se transforment en sentinelle pour protéger les 20 000 réfugiés. Sarah Caron reçoit en 2006 le Getty Award pour ce reportage. 
 (Sarah Caron)
Les travestis de Phnom Penh sont joliment nommés les ladyboy. Après avoir procédé à une surprenante transformation ces êtres graciles se déhanchent sur la scène de petits cabarets pour ravir de riches hommes d'affaire. Des anges à la silhouette fine dont la voix trahit pourtant la féminité. "Parfois, l'âme peut se tromper de corps", dit avec sagesse un proverbe bouddhiste. 
 (Sarah Caron)
En 2009, Sarah Caron réalise au Pakistan un reportage au coeur des tribus à la frontière Pakistano/Afghane. Elle vit alors le quotidien des populations. Elle noue des liens de confiance avec les lashkars, ces miliciens tribaux qui combattent les talibans. Récrutés arbitrairement par le gourvernement, ils ne sont pas payés et achètent eux-même leurs munitions.
 (Sarah Caron)
Le visage de cette mariée pakistanaise orné de bijoux et de tissus précieux, sa peau de cire et ses yeux clos, l'effet bougé que Sarah Caron a crée au moment de déclencher, donne à cette jeune femme une posture quasi mystique. La photographe nomme cette image "La Madone" se référant aux icônes des vierges espagnoles. 
	 
 (Sarah Caron)
Sarah Caron ne se contente pas de photographier ce qu'elle voit et de le refléter dans un reportage. Elle nous dévoile un univers visuel et créatif qui l'habite quel que soit le thème traité. Imprimées sur la rétine de notre mémoire, ces images laissent alors le souvenir d'un voyage qui s'achève au petit matin et donne envie de le poursuivre encore, ailleurs. 
 (Sarah Caron)

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