Promenade à Paris Photo
Pour la première fois, Paris Photo a lieu dans la grande nef, plus spacieuse que le Carrousel du Louvre, où le salon s'installait les années précédentes.
La circulation est plus fluide, l'espace plus clair, plus aéré et il a pu accueillir davantage de galeries : 117 (contre 91 l'an dernier) du monde entier, dont 49 nouvelles ou revenantes.
Photographes africains de Bamako
Avant d'être noyé au milieu des milliers d'images que proposent tous ces marchands, il faut aller tout droit au fond et monter sur la mezzanine, où sont présentés une douzaine de photographes contemporains africains. La sélection a été faite par Laura Serani et Michket Krifa, directrices artistiques des Rencontres de Bamako qui ont lieu en ce moment (jusqu’au 1er janvier 2012).
On y retrouve d’abord les « historiques », découverts ici dans les années 1990. Les magnifiques photographies de studio de Malick Sidibé ou Seydou Keita, où on vient en famille ou entre copains, avec la mobylette ou la radio, où les motifs des boubous se superposent aux motifs du fond en une mosaïque graphique.
Des pionniers à la jeune scène africaine
A côté d’eux, la jeune scène photographique africaine, révélée à la biennale de Bamako : avec les interrogations sur la religion et la société des jumeaux sud-africains Hasan et Husein Essop (Hallal Art), les maisons englouties dans les sables du Ghanéen Nyani Quarmyne (Climate Change), les images poétiques de gamins en noir et blanc du Guinéen Arturo Bibang, les images de femmes Turkana (Kénya), menacées pas la sécheresse, captées dans un clair-obscur somptueux par le Libyen Jehad Nga (Turkana 09).
La photo africaine est aussi disséminée dans la multitude de galeries présentes. Souvent la photo « historique » des années 1950-60, il est vrai. La galerie parisienne Jean Brolly propose des portraits de studio d’Adama Kouyate, né au Mali en 1928. Et des images de l’Ivoirien Ananias Leki Dago.
L’Afrique du Sud en vedette
La photo sud-africaine est particulièrement présente à Paris Photo cette année avec quatre galeries. Particularité des artistes sud-africains, ils ont quelque chose à dire. Est-ce l’héritage de l’époque de la lutte contre l’apartheid ? La préoccupation sociale au sens large est très souvent au cœur de leur travail.
Bailey Seippel (Johannesburg) propose des artistes de Drum Magazine, une revue qui a changé l’image des noirs dans la société à l’époque de l’apartheid. Le photographe sud-africain peut-être le plus connu ici, David Goldblatt, est présent dans plusieurs galeries, de son pays mais aussi étrangères.
A remarquer, Jodi Bieber, à la Goodman Gallery dont les images sont aussi puissantes en couleur qu’en noir et blanc. Et le travail de Pieter Hugo (galerie Stevenson, Le Cap), sur les décharges d’Accra.
La photo africaine, ce n’est qu’une petite partie de ce qu’on peut voir à Paris Photo. Il y a bien sûr tous les grands photographes qui coûtent très cher. Des portraits de Richard Avedon ou Diane Arbus. Des tirages de Berenice Abbott ou Daido Moriyama.
Paris Photo, c’est l’occasion de voir ou revoir toutes ces belles images, de découvrir des artistes qu'on ne connaissait pas. Jusqu’au moment où c’est l’overdose et où ne voit plus rien, tellement il y en a…
Paris Photo, de jeudi 10 à dimanche 13 novembre, 12h-20h (19h dimanche), nocturne vendredi jusqu’à 21h30, 25 €, 12€ pour les étudiants, Grand Palais, Paris
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