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PhotoEspaña fête ses 20 ans avec une centaine d'expositions à Madrid et ailleurs

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
PhotoEspaña fête sa 20e édition. Avec 100 expositions et 500 artistes, à Madrid surtout, dans d'autres villes d'Espagne et d'Europe et aussi d'Asie, d'Amérique et d'Australie. Pas de thème cette année mais une carte blanche à Alberto García-Alix : il réunit 6 artistes qui "s'éloignent de la norme et se nourrissent d'intime et de passionnel". Quelques images pour vous mettre l'eau à la bouche.

A droite © Anders Petersen

PhotoEspaña a donné carte blanche à Alberto García-Alix. Il a choisi six photographes de la marge : Anders Petersen, Paulo Nozolino, Antoine d'Agata, Pierre Molinier, Karlheinz Weinberger et Teresa Margolles. Le photographe déjanté de la movida a été "hypnotisé" par l'atmosphère de "Café Lehmitz" d'Anders Petersen : le Suédois a photographié pendant trois ans, à la fin des années 1960, la vie d'un café de Hambourg, les vieilles prostituées, les macs, les ouvriers, les travestis et les petits voyous. Ses images sont au CentroCentro Cibeles de Madrid. Ici, Anders Petersen, Cafe Lehmitz
 (Anders Petersen)
Dans sa série "Pista de baile" (piste de danse), la Mexicaine Teresa Margolles a photographié les prostituées transsexuelles de Ciudad Juárez, ville tristement connue pour les assassinats de femmes. Elle a mis en scène ces femmes particulièrement vulnérables sur des terrains vagues où se dressaient, avant leur démolition, des boîtes de nuit où elles travaillaient. Egalement au CentroCentro Cibeles. Ici, Teresa Margolles, Andrea sobre la Discoteca La Medelon, 2016
 (Teresa Margolles)
Paulo Nozolino, auteur du beau "Penumbra" (1996), expose au Círculo de Bellas Artes de Madrid une vingtaine de photos noir et blanc prises entre 2008 et 2013 à New York, Lisbonne, Paris et Berlin, et dans la campagne française et portugaise, de sombres "lieux de l'absence". La série, baptisée "Loaded Shine", est au Círculo de Bellas Artes de Madrid. Ici, Paulo Nozolino, "Loaded Shine 02", Arles, 2013
 (Paulo Nozolino)
A la fin des années 1950 et dans les années 1960, tous les week-ends, le photographe autodidacte Karlheinz Weinberger faisait poser chez lui ou à la campagne les jeunes marginaux de Zurich, rebelles au conservatisme suisse : rockers, loubards, prostitués, motards qui exhibent leurs blousons noirs, leurs jeans et leurs ceinturons. Un univers dont il ne faisait pas partie mais qui le fascinait. Au Museo Nacional del Romanticismo de Madrid.
 (Karlheinz Weinberger, courtesy galerie Esther Woerdehoff, Paris, 2017)
Près de 400 photos de 100 photographes pour rendre hommage à Leica à l'occasion du centenaire du célèbre appareil, le premier utilisant le film 35 mm, qui a révolutionné la prise de vue grâce à sa légèreté, sa simplicité d'utilisation qui permettaient tout d'un coup une spontanéité inédite et facilitaient le reportage. Du photojournalisme à la mode, de la photographie subjective à la photographie humaniste, avec Henri Cartier-Bresson, Robert Capa, Bruce Davidson, Robert Frank… A la Fundación Telefónica à Madrid. Ici, François Fontaine, Brigitte Bardot, Le Mépris (Jean-Luc Godard, 1963) work cycle, Silenzio ! Mémoires de Cinéma", 2012
 (François Fontaine, courtesy A. Galerie, Paris)
Pour la première fois, une selection de 53 photographies de l'Américain Minor White (1908-1976) sont exposées en Espagne, retraçant quarante ans de son travail. Considéré comme un des plus grands photographes américains, également théoricien, critique et formateur, cofondateur avec Ansel Adams et Dorothea Lange de la revue Aperture, il a fait des portraits, des paysages et des photos abstraites dans un noir et blanc à fleur de peau, pour voir au-delà des choses. A la Fundación Loewe. Ici, Minor White, "Untitled", c.1964
 (Courtesy Howard Greenberg Gallery New York)
Comme l'auteur qui l'a inspiré, Inglês de Sousa, avec ses "Cuentos amazónicos" (Contes d'Amazonie, 1893) dont il a repris le titre et l'atmosphère surnaturelle, le Brésilien Rafael Milani voit l'Amazonie comme un berceau de légendes, de mythes et de superstitions et aussi comme un lieu d'oppression et de souffrance. A la Casa de América de Madrid. Ici, Rafael Milani. Serie "Cuentos Amazónicos ”, 2016
 (Rafael Milani)
Le réalisateur d'"Anna et les loups" et de "Cría Cuervos" est aussi photographe. Carlos Saura (né en 1932) a fait un portrait des villes et villages en noir et blanc dans les années 1950, au cours de ses voyages à travers l'Espagne franquiste. Il montre une Espagne méconnaissable, triste, réprimée, plongée dans la misère, mais en même temps des gens simples et ouverts. Au Museo Cerralbo, Madrid. Ici, Carlos Saura de la serie Andalucía, años 1950 
 (Carlos Saura)
Pour dénoncer les canons de la beauté féminine qui imposent d'adapter son corps aux vêtements plutôt que le contraire, Yolanda Domínguez a choisi une petite robe noire emblématique, en taille 38, avec laquelle elle a photographié des femmes de toutes les tailles, âges et origines, fières de leur corps. Pour montrer, justement, la diversité de ces corps. Au Museo del Traje. Ici, Yolanda Dominguez, De la série "Little Black Dress"
 (Yolanda Domínguez, Vegap, Madrid 2017)
En 1964, le célèbre photographe américain voyageait à Cuba, pour l'agence Magnum, accompagnant Fidel Castro et Che Guevara dont il a fait des images iconiques pour le magazine Newsweek. Elliott Erwitt est retourné dans la grande île de la Caraïbe en 2015 (il avait alors 87 ans) pour constater l'évolution du pays et de ses habitants. Au Real Jardín Botánico CSIC de Madrid. Ici, Elliot Erwitt, Malecon, Cuba, 2015
 (Elliot Erwitt)
La réalité peut-elle s'expliquer par des formules mathématiques ? C'est en tout cas ce que le photographe gallois Peter Fraser veut tenter de nous montrer, et de façon tout à fait poétique. Au Real Jardín Botánico de Madrid. Ici, Peter Fraser, Sans titre, de la série "Matemáticas", 2011-2016
 (Peter Fraser)
La grande photographe espagnole Cristina García Rodero travaille depuis 2000 en Ethiopie. Elle s'est notamment intéressée aux onze églises médiévales taillées dans la roche de Lalibela, classées au Patrimoine mondial par l'UNESCO. Elle a photographié aussi les cérémonies et rites de cette cité biblique située à des milliers de kilomètres de Jérusalem et où le temps semble s'être arrêté. Au Fernán Gómez Centro Cultural de la Villa à Madrid. Ici, Cristina García Rodero, Lalibela cerca del cielo
 (Cristina García Rodero)
PhotoEspaña 20e édition, ce sont donc 514 auteurs dans 62 lieux sur quatre continents, 22 expositions à Madrid dans la section officielle, sans oublier le "Off". Et aussi un forum où photographes et public peuvent se rencontrer, des projections en plein air, des masterclasses de photographie urbaine, des ateliers de photo avec téléphone, des prix dont un "Prix découverte", un prix du public, un prix du Off… Tout le programme sur le site de PhotoEspaña 2017
 (PhotoEspaña 2017)

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