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Perpignan : la bataille de Mossoul à l'affiche du festival Visa pour l'image
Le festival de photojournalisme, qui débute ce samedi à Perpignan, exposera cette année plusieurs travaux de photoreporters sur le front irakien de Mossoul. D'autres expositions aborderont la crise vénézuélienne, la guerre menée par Rodrigo Duterte contre la drogue aux Philippines, ou encore la vie des Indiens d'Amérique, dont l'espérance de vie est en dessous de la moyenne.
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Reportage : A. Cheron / F. Savineau / V. Portela-Rosa
"La brutalité inédite des affrontements conjuguée aux cruciaux enjeux géopolitiques qu'ils impliquent mérite que l'on s'y arrête, et même s'y attarde", explique le directeur du festival Jean-François Leroy. Et c'est une première dans l'histoire du festival : "les quatre nommés au Visa d'or Paris Match News traitent du même sujet: Mossoul", souligne-t-il. Figure respectée de la profession, plusieurs fois blessé, Laurent Van der Stockt qui couvre les conflits depuis plus d'un quart de siècle, présente une série de clichés pris pour "Le Monde" au plus près des combats dans cette ville reprise en juillet au groupe Etat islamique.
En novembre 2016 à Mossoul, il avait échappé à un attentat à la voiture piégée, avec d'autres journalistes. Une vidéo, largement diffusée sur le net, le montre juste après l'explosion, continuant de travailler avec un sang-froid extraordinaire. Une de ses photos a remporté le 1er prix dans la catégorie "informations générales" au World Press Photo 2017: elle montre une fillette adossée au mur de sa maison, terrifiée à l'arrivée des forces irakiennes lors de la libération de la ville.
Des photographes sur tous les fronts
Autres expositions sur les différents fronts irakiens : Lorenzo Meloni (Magnum Photos), un des rares photographes indépendants à se rendre à Palmyre en novembre 2016 ; et Alvaro Canovas qui a suivi pour "Paris-Match" les combats avec les soldats de la "Golden Division" de l'armée irakienne. Au Venezuela, plongé depuis des mois dans une crise politique, la photoreporter Meridith Kohut a documenté pour le "New York Times" les terribles pénuries de nourriture et de médicaments frappant la population.Aux Philippines, Daniel Berehulak a été témoin, pour le même quotidien new-yorkais, de la sanglante guerre contre la drogue du président Rodrigo Duterte. Un "boulot absolument remarquable", selon M. Leroy. "Au cours des 35 jours que j'ai passés sur place, j'ai photographié 57 victimes de meurtres dans 41 lieux. J'ai été témoin de scènes sanglantes presque partout", explique le photographe du "New York Times". Marco Longari, chef de la Photo pour l'Afrique à l'Agence France-Presse (AFP), basé à Johannesbourg, présente une série de clichés intitulée "Tumulte et solitude en Afrique", visant à dépasser un "récit simpliste" de l'actualité. Il était le seul photographe étranger présent lors des violences électorales en 2016 au Gabon.
Visa pour l'Image met également à l'honneur le travail de 7 femmes photographes, notamment Darcy Padilla (Agence Vu) qui s'est rendue dans la réserve d'Indiens de Pine Ridge, aux Etats-Unis. L'espérance de vie y est la deuxième plus faible du monde occidental. Dans "Inchallah Cuba", Sarah Caron s'est plongée dans la petite et colorée communauté musulmane de Cuba la catholique. Et Isadora Kosofsky a suivi aux Etats-Unis la vie de mineurs pendant et après la prison.
Pas de photos d'attentats ou des élections
Aucune exposition n'est consacrée aux attentats islamistes qui se multiplient dans le monde. "Si on en parle trop, est-ce qu'on n'en fait pas la promotion ? Tout le monde se souvient du nom de Mohamed Merah et personne de celui des victimes", insiste le directeur du festival. "Donner autant d'importance aux mecs de Daech (acronyme arabe d'EI) est une responsabilité qu'on ne veut plus avoir", poursuit-il, assurant que les photos d'attentats "finissent par toutes se ressembler".Et aucune exposition non plus sur les élections de Donald Trump et Emmanuel Macron. Le 8 septembre, l'AFP animera toutefois une session consacrée aux campagnes électorales de la Vème République avec les témoignages les plus marquants de sept photographes. Le festival, qui accueille traditionnellement quelque 3.000 professionnels et 160.000 visiteurs, s'achève le 17 septembre.
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