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Monde arabe et photographie à Paris : quelques images de la première biennale
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié le 04/12/2015 17:45
Mis à jour le 06/12/2016 06:30
Paris accueille jusqu'au 17 janvier la première Biennale des photographes du monde arabe : 50 regards sur le monde arabe, ses rêves, ses nostalgies, ses combats, ses difficultés et ses beautés, avec des photographes du Maghreb et du Moyen-Orient et aussi d'Occident. A la Maison européenne de la photographie, à l'Institut du monde arabe, à la mairie du 4e arrondissement et dans cinq galeries.
A gauche © Stéphane Couturier - A droite © Diana Matar
Depuis 2007, avant le début de la guerre en Syrie, le Libanais George Awde s'intéresse aux Syriens émigrés: aux marges de la ville, des portraits intimes, sensibles et sensuels de ces hommes dont il a voulu comprendre les aspirations et les blessures. A l'Institut du monde arabe. "Spotted", 2014
(George Awde)
Massimo Berruti a constaté à Gaza les dégâts de l'opération israélienne "Bordure protectrice" en 2014, se concentrant sur la question de l'eau, devenue cruciale. Dans un noir et blanc dramatique, il montre, au milieu des gravats, la quête désespérée des habitants du petit territoire palestinien devenu une "prison à ciel ouvert" pour cet élément indispensable. A la MEP. Ici, Gaza, Beit Hanoun, avril 2015 : une petite fille de Beit Lahia entraîne son frère vers un point de ravitaillement en eau
(Massimo Berruti. Prix Photo AFD / Polka)
Nabil Boutros, pendant un an, a changé de look, se faisant pousser la barbe, coupant ses cheveux, s'affublant d'une casquette, de lunettes, pour incarner différents types sociaux, commerçant, paysan, religieux, de types sociaux, religieux, intello… Une drôle de revue qui résume l'Egypte d'aujourd'hui. "Egyptiens", 2010-2011
(courtesy Nabil Boutros)
Le photographe marocain Daoud Aoulad-Syad a parcouru les paysages urbains désolés de son pays, les terrains vagues où les gamins jouent au foot, les fêtes foraines, il fait le portrait de musiciens, d'enfants, de laissés pour comptes, dans un noir et blanc classique d'où émane une grande poésie un peu mélancolique. Egalement cinéaste, il présente aussi ses films à l'auditorium. A la MEP. Ici, "Jemaa El-Fna", Marrakech, 1984
(Daoud Aoulad-Syad)
Après la révolution en Egypte, Pauline Beugnies a voulu continuer à photographier la jeunesse du Caire en révolte "contre la tyrannie du patriarcat" et en quête de démocratie et de liberté, pour ne pas abandonner ceux qui représentent plus de 25% de la population et veulent s'affirmer par la culture, le militantisme ou simplement par un état d'esprit différent de celui de leurs parents. A la mairie du 4e arrondissement. "Génération Tahrir", Le Caire 2012
(Pauline Beugnies)
En Libye, Samuel Gratacap a travaillé dans un camp où une centaine de migrants étaient détenus, sans savoir quand ils pourraient sortir. Refusant les mises en scène humiliantes que les gardiens voulaient lui imposer et résistant aux pressions du policier qui le suit, il a pu, pendant une heure, saisir la détresse et l'air fatigué de ces hommes serrés les uns contre les autres. Ces portraits serrés sont exposés en grand format tout autour du patio du musée de l'Institut du monde arabe, au 4e étage. "Sans titre, Centre de détention pour migrants de Zaouia", 2014
(Samuel Gratacap, Courtesy Galerie du Jour Agnès b, Paris)
Stéphane Couturier, "Climat de France"
Stéphane Couturier s'est rendu dans le grand ensemble Climat de France construit à Alger dans les années 1950, aujourd'hui une cité surpeuplée. Il expose de grands tirages de vues resserrées des façades où linge, paraboles ou climatiseurs cassent les lignes géométriques de l'architecture. Il a aussi fait des portraits filmés frontaux quasi immobiles de ses habitants, hommes et petits garçons qui tournent en boucle. A la MEP. "Climat de France", Alger, 2014
(© Stéphane Couturier)
Photographe saoudien qui a grandi au Liban, Emy Kat essaie de capturer des images du patrimoine architectural du Hejaz (la région de Jeddah, la Mecque, Médine) en train de disparaître. Des maisons vides aux murs décrépits et aux couleurs pastel pleins de nostalgie, qui rappellent que les villes d'Arabie n'ont pas toujours été qu'autoroutes, supermarchés et buildings ultra-modernes. A l'Institut du monde arabe. "Bedroom. The Everlasting Now", Arabie Saoudite, 2013
(Emy Kat)
Le "mur" de Joe Kesrouani, c'est ce que devient Beyrouth, la ville de son enfance, où le manque de planification urbaine fait que toutes les respirations dans l'espace urbain sont progressivement comblées et que toutes les percées vers la mer sont bouchées. Un mur qui étouffe les habitants, tandis que seuls les privilégiés peuvent encore voir la Méditerranée, depuis le front de mer ou le haut des tours. Il en fait des images presque abstraites, du moins irréelles. A l'Institut du monde arabe. "The Wall"
(Joe Kesrouani)
Selon un rapport publié par Amnesty International en janvier 2015, 99% des Egyptiennes déclarent avoir subi une forme de harcèlement sexuel. Mouna Saboni fait une série de portraits de femmes victimes de maltraitance. A l'Institut du monde arabe. "La peur", Egypte, 2015
(Mouna Saboni)
Marquée par la disparition de son beau-père, dissident sous le régime de Kadhafi, Diana Matar a saisi en noir et blanc, souvent de nuit, les lieux où étaient commises des atrocités avant la révolution de 2011, d'un coin de rue où ont eu lieu des exécutions publiques à un bunker où les opposants étaient torturés. Des vues un peu irréelles, dans des lieux déserts et inquiétants qui sont des traces de l'histoire. A l'Institut du monde arabe. "Evidence", Libye.
(Diana Matar)
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