Michael Nichols, l'Indiana Jones de la photo animalière, est à Visa pour l'Image
Reportage : M. Tamon / F. Savineau / V. Portela-Rosa
Ne dites pas à Michael Nichols qu'il est photographe animalier. Certes, il immortalise depuis des décennies pour Géo ou le National Geographic des félins, des grands singes et des éléphants, au Congo, en Tanzanie ou au Kenya. Mais le natif de l'Alabama se voit avant tout comme un photojournaliste qui raconte des histoires, au même titre que ses confrères qui couvrent des guerres ou des grands événements. "Ma déontologie est la même que celle d'un photographe de guerre", souligne-t-il. Pas question d'utiliser des artifices ou des mises en scène pour attirer les animaux à lui et faire simplement "de la belle image".
Ses photos explorent les interactions entre l'homme et la nature, son impact sur l'habitat et les ravages des safaris, de la chasse et du braconnage. Pour capturer la vie sauvage sur le vif, dans une approche documentaire, le photographe passe des mois sur le terrain à étudier au plus près les animaux, leurs familles, leurs comportements et leurs habitats. Preuve du sérieux de sa démarche : il collabore régulièrement avec des scientifiques, comme Jane Goodall, la célèbre primatologue spécialiste des chimpanzés, ou le biologiste Michael Fay.
Il bricole sans cesse de nouveaux appareils pour réaliser ses clichés : pièges photographiques, robots télécommandés, drones... La photo de tigre prise en Inde (ci-dessus) a nécessité 3 mois de travail. "3 mois pour un seul cliché !" confirme Nichols. "Le tigre a fait la photo lui-même, c'est un autoportrait" plaisante-t-il.
Photojournaliste à part entière
Michael "Nick" Nichols a donc toute sa place à Perpignan, parmi les plus grands noms du photojournalisme. "J'ai compris avec les gorilles que je pourrais donner une voix à ceux qui n'en ont pas" confie le photographe. "Je ne vais pas dans les festivals de photos de nature, je vais tout d'abord dans les festivals de photojournalisme. Mais le plus important encore, c'est que mes photos aident à comprendre le respect qu'on doit à la nature".
Ses 27 reportages pour le National Geographic lui ont valu quatre premiers prix au World Press Photo, dans la catégorie Nature et Environnement, ainsi que plusieurs expositions à travers le monde.
Nichols a lui-même créé un festival de photographie, Look3, aux Etats-Unis, à Charlottesville, en Virginie.
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