Les Rencontres de la photographie d'Arles fêtent leurs cinquante ans : du "pain béni" pour les commerçants
À Arles, coup d’envoi aujourd’hui des Rencontres de la photographie. Elles fêtent cette année leur 50 ème anniversaire.
Qui aurait pu dire en 1970 que les Rencontres de la photographie, dont l'édition 2019 s'ouvre lundi 1er juillet, allaient devenir un évènement incontournable pour la vie économique d’Arles ? Lors de la première édition, il y avait trois expositions, contre 50 cette année. C’est dire l’ampleur de ce rendez-vous qui se poursuit jusqu’en septembre, et dont l'impact économique est très important pour la ville. "Aujourd'hui, c'est chiffré à 31 millions d'euros de retombées économiques en incluant le direct et l'indirect, abonde Sam Stourdzé, directeur des Rencontres. Il y a 140 000 visiteurs, qui viennent et qui restent en moyenne trois jours et demi. En quatre ans, notre progression de fréquentation est de 70% ce qui est assez important et les retombées économiques ont augmenté dans les mêmes proportions."
18 500 visiteurs la semaine d'ouverture
Les commerçants en sont les premiers bénéficiaires. "C'est vrai que les rencontres de la photo, pour tout hôtelier arlésien est une période très très importante, reconnaît Christophe Rousseau, qui dirige depuis sept ans l’hôtel Cheval Blanc. Surtout la première semaine, la semaine d'ouverture, où quasiment une année à l'avance nous sommes complets pour cet évènement. La première semaine représente un peu plus de 30% du chiffre d'affaires du mois de juillet."
Lors de la semaine d’ouverture, fréquentée par 18 500 personnes l’an dernier, ce qui représente un tiers de la population de la ville, tous les hébergements affichent complet. Mais l’effet Rencontres de la photo se prolonge sur le reste de l’été. À l’hôtel Cheval Blanc, 40% des clients viennent pour le festival qui bénéficie en fait à la plupart des commerçants. "Pour eux, c'est du pain béni les Rencontres, s'exclame Christian Mourisard, qui préside l’office du tourisme d’Arles. J'ai quelques anecdotes de commerçants sur le textile qui ont des clients américains fidèles, et qui toutes les années s'habillent avec un panier de trois cents, quatre cents ou six cents euros !"
"C'est devenu une place internationale"
Anne Clergue, fille du photographe Lucien Clergue, l'un des fondateurs des Rencontres, a ouvert une galerie d’art dans le centre-ville. "Pendant l'été, j'ai énormément de passage, souligne-t-elle. Je peux arriver en deux mois à près de 6 000 visiteurs, ce qui évidemment est formidable pour ma galerie."
Je n'aurais pas ouvert une galerie à Arles s'il n'y avait pas eu les Rencontres internationales de la photographie, c'est évident.
Anne Clergue
Avec les Rencontres, l’image de la ville a beaucoup changé, comme en témoigne Maryse Cordesse, qui présida la manifestation à la fin des années 1970. "Elles ont permis de faire naître une conscience de la modernité que n'avait pas cette ville, constate-t-elle. Elles ont amené beaucoup de gens de l'éxtérieur : c'est devenu une place internationale." Cinq fondations internationales sont installées à Arles dont Luma, celle de la milliardaire Maïa Hoffmann qui a déjà racheté plusieurs lieux dont les anciens ateliers SNCF, où elle a installé sa fondation. En 2020, c’est l’artiste contemporain coréen Lee Ufan qui ouvrira la sienne.
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