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"Les portraits de cinéma" du Studio Harcourt : toujours mythiques !
Plus de quatre-vingts ans après sa création, le Studio Harcourt reste une référence avec ses photos en noir et blanc dont le style est la marque de fabrique. À Saint-Quentin, dans l'Aisne, la Galerie Saint-Jacques expose ces "Portraits de cinéma" qui sont aussi le reflet d’une époque. Jusqu’au 11 juin, le public peut aussi s’initier à la photo et se faire tirer le portrait !
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Une phrase signée Roland Barthes suffit à résumer l’aura du Studio Harcourt :
disait le philosophe. Et de fait, les plus grandes stars du cinéma ont posé devant les objectifs des photographes qui appliquent depuis les débuts ces règles qui rendent uniques et immédiatement reconnaissables les clichés Harcourt : des visages en gros plan sur des fonds unis, nimbés d’un halo clair-obscur et bien sûr en noir et blanc. Des codes derrière lesquels s’effacent les photographes, codes édictés par la photographe Germaine Hierschfeld alias Colette Harcourt.On n’est pas acteur si on ne s’est pas fait photographier par Harcourt",
Des éclairages de cinéma
C’est elle qui crée le Studio en 1934 avec les éditeurs de magazine Jacques et Jean Lacroix, et Robert Ricci (le fils de la couturière Nina Ricci). S’inspirant du style hollywoodien de la Métro Goldwin Mayer, Colette Harcourt impose un travail sur des éclairages tungstène ou HMI, utilisés sur des projecteurs similaires à ceux du cinéma. Le concept et la qualité des clichés, ajoutés à son carnet d’adresses bien rempli, vont assurer le succès du Studio qui connaîtra malgré tout un passage à vide dans les années 80. En 2007, le Studio Harcourt a été repris par Francis Dagnan, avec Catherine Renard à la direction.En 1986, le ministère de la Culture a acheté le fonds de photos du Studio, soit 5 millions de négatifs allant de 1934 à 1991, plus de 300 000 visages dont 1500 célébrités.
Reportage : France 3 Picardie - C. Di Crescenzo / E. Ramirez / F. Desgardins
Si on associe souvent les clichés Harcourt au glamour du cinéma et à la notoriété de celle/celui qui pose, il faut rappeler que le studio est ouvert à tous depuis ses débuts. Bourgeoisie, soldats allemands sous l’Occupation, puis Américains à la Libération sont passés devant les objectifs.
Aujourd’hui encore, pour une somme qui va de 390€ à près de 2000 €, le quidam peut se faire "tirer le portrait" avec la même exigence qu’une célébrité : "ll y a une forme de beauté chez tous. Notre métier, c'est de la trouver et de la mettre en valeur", explique Francis Dagnan, le président du studio Harcourt.
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