Les photos chocs de Gaël Turine contre "Le mur et la peur" entre l'Inde et le Bangladesh
C'est au Havre, ville ouverte sur l'Atlantique, port de départ de tant de réfugiés, que le photo-reporter Gaël Turine expose ses photos en noir et blanc sur ce mur qui sépare l'Inde et le Bangladesh. Une séparation que le grand public et les médias connaissaient peu, ou ne veulent pas connaître. Ce mur de 3200 km serait pourtant la barrière géopolitique la plus longue du monde. Il mobilise 7000 soldats et policiers en permanence de part et d'autre des deux pays et a côuté 4 milliards de dollars.
Un mur moins connu et donc moins photographié que celui qui sépare Israël de la Palestine ou celui entre le Mexique et les Etats-Unis. Lauréat du prix AFD 2013, Gaël Turine a arpenté pendant deux ans ce mur de séparation. Ses photographies donnent ainsi un aperçu du drame qui se joue sur place tous les jours.
Un mur sévèrement gardé
Dès 1993, l’Inde entame la construction d’un mur de 3200 kilometres la séparant de son voisin bangladais. Un mur infranchissable et sévèrement gardé, fait de béton et d'une double clôture de fil de fer barbelé. Erigé au motif de lutte contre le terrorisme et l'immigration, il fait de nombreuses victimes bangladaises. Face à ce pays enclavé, miné par la famine et les catastrophes naturelles, l'Inde fait figure d'eldorado. Chaque jour, des hommes et des femmes tentent désespérément de le franchir pour aller s'approvisionner en Inde et ramener de petites quantités d'épices, des produits de beauté, des bijoux... pour les revendre au Bangladesh.Pour pénétrer cette zone interdite, Gaël Turine a gagné la confiance d'une ONG bangladaise de défense des droits humains, bien introduite dans les villages proches de la frontière. Il a attendu des heures, et des jours, le bon contact et le bon moment.
Déjà exposé à l'occasion de Visa Pour l'image en 2014, son reportage photo a fait l'objet d'une publication en aôut 2014 aux édition Actes Sud, dans la collection Photo Poche et la Société Amnesty International en a rédigé la postface.
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