Le photographe Frank Horvat, grand portraitiste et voyageur, est mort à 92 ans
Dans les années 1960, il avait acquis une renommée internationale avec ses photos de mode, considérées comme renouvelant le genre, avec un style plus réaliste et moins guindé.
Grand voyageur, observateur de la mode et de la rue, auteur de saisissants portraits de femmes... Le photographe Frank Horvat est décédé à l'âge de 92 ans, a-t-on appris auprès de la galerie Lelong à Paris. Il avait fait l'objet dans cette galerie jusqu'à début d'octobre d'une exposition, présentant une série de portraits sensuels et colorés de femmes dans la tradition de la peinture classique. Il avait choisi de reconstituer des tableaux célèbres en faisant poser des modèles féminins contemporains.
D'origine italienne, né en 1928 à Abbazia (aujourd'hui Opatija en Croatie) de parents médecins, juifs et originaires d'Europe Centrale, Frank Horvat vivait à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Il avait rencontré Henri Cartier-Bresson en 1950. Rencontre importante qui devait l'inciter à entreprendre un voyage de deux ans en Asie, en tant que photojournaliste indépendant.
Un style réaliste
Dans les années 1960, il avait acquis une renommée internationale avec ses photos de mode, considérées comme renouvelant le genre, avec un style plus réaliste et moins guindé. Frank Horvat a vécu en Suisse, en Italie, au Pakistan, en Inde, en Angleterre et en France, où il s'était installé à la fin des années 1950.
Partagé entre la saisie de l'immédiateté et la nostalgie, il est aussi l'auteur de trois essais photographiques en couleur destinés à des expositions et à des livres. Le musée Maillol, à Paris, lui avait consacré en 2000 une double exposition avec des "vintages" (tirages d'époque) de "Paris 1950", mais aussi "1999, un journal photographique", chronique de choses vues pendant 360 jours, qu'il avait défini comme "une sorte de tableau composite de (son) horizon visuel". "Je n'ai pas fait des photos de guerre, de misère, de souffrance ou de folie: non pas par indifférence à ces malheurs, mais parce que je ne me sens ni la justification morale, ni le courage physique pour affronter de telles situations en tant que photographe", expliquait-il alors. Quant aux célébrités, "elles ne font pas partie de mon monde", ajoutait-il.
La Maison de la photographie Robert Doisneau de Gentilly (Val-de-Marne) consacre actuellement une exposition à un aspect inédit de l'oeuvre de Frank Horvat, ses photographies de Paris des années 1950 (jusqu'au 10 janvier 2021)
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