Jonathan Pasqué, photographe de l'âme humaine
Sa passion pour la photo est née en même temps que celle des voyages, alors qu'il était étudiant en graphisme à Paris. L'achat d'un premier appareil, et l'envie de voir le plus de choses possibles, de rencontrer, et d'en garder des souvenirs comme des empreintes ineffaçables.
Premiers salaires, et un seul but, mettre de côté pour s'acheter des billets d'avion, et partir à la moindre occasion, même quelques jours. Laos, Cambodge, Guatemala, Belize, Inde du Nord, Ladakh, Côte d'Ivoire... Petit à petit, un désir se dessine, et s'imprime sur le papier photo : partager, rencontrer, découvrir des gens, des coutumes, des pays en marge.
C'est la dimension humaine du voyage qui importe à Jonathan Pasqué lorsqu'il part. Il ne sort jamais tout de suite son appareil photo, ni ne fait de cliché à la dérobée. Il prend son temps, fait connaissance, observe, échange, et se munit aussi d'un appareil instantané pour offrir une image en retour. Les gestes remplacent les paroles s'il le faut, l'humour, la décontraction font le liant. Au retour, des souvenirs et des visages différents mais universels, comme plus tard chez les Yézédis du Kurdistan aujourd'hui menacés de mort.
"Les yeux sont le reflet de l'âme. Ce ne sont pas les paysages, explique Jonathan Pasqué, qui permettent de comprendre un pays, ce sont les échanges, les rencontres, les regards en disent long aussi." Et il est vrai que ces gens du monde entier qui regardent franchement l'objectif nous saissisent et nous interpellent, comme ce fut le cas avant cela dans les clichés de Steve McCurry qui surprenaient par l'intensité des yeux.
Le photographe se veut témoin, et transmetteur. C'est pour cela qu'il envisage de se rendre dans des pays peu ouverts auprès de peuples oubliés, qui peut-être disparaîtront un jour. Comme un témoignage, une trace indélébile. La Bolivie bientôt, la Corée du Nord, la Papouasie... Et parfois une aventure qui se glisse à sa porte, comme lorsqu'il rencontre des vétérans le 6 juin 2014 au Mémorial de Caen. Ils font peut-être alors leur dernier pèlerinage sur les lieux du débarquement. Ils posent bien volontiers.
Une aventure mémorielle qui ne s'arrête pas là puisque Jonathan Pasqué a été remarqué et contacté par le Mémorial de la Shoah à Paris pour un travail similaire.
Aujourd'hui, Jonathan Pasqué dispose de centaines de clichés, et quel meilleur lieu qu'internet pour exposer en permanence, contextualiser, ajouter de nouvelles séries ? "J'ai choisi ce moyen pour partager. Par ce biais, je peux publier des séries, des thématiques, et inviter l'internaute à revenir régulièrement, en l'informant via les réseaux sociaux". Cliquez-donc ci-dessous en attendant, bientôt, un premier livre...
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