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Hitler, Mussolini, Goebbels : les terribles figures de l'histoire détournées dans les photomontages satiriques de Marinus

Le musée de la résistance de Grenoble présente une quarantaine de montages photographiques réalisés entre 1932-1940 par le journaliste danois. Publiés dans le journal Marianne de l'époque, ils offrent un regard incisif et humoristique sur ses principaux protagonistes.

Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Photomontage de Marinus exposé au musée de la résistance de Grenoble (collection Gunner Byskov.)

L'entre-deux-guerres raconté en photomontages par Marinus, un photographe danois qui détourne le visage de ceux qui font "tourner" le monde. Il dénonce à coup d'images truquées la montée des fascismes en Europe. Publiées dans le journal Marianne, ses photos satiriques sont aujourd'hui présentées au musée de la résistance et de la déportation de l'Isère à Grenoble jusqu'au 21 octobre 2019.

Expo les photomontages de Marinus
Expo les photomontages de Marinus Expo les photomontages de Marinus

Marinus et les dictatures européennes

Dans le viseur de Marinus, les plus grands dictateurs qui imposeront leur pouvoir tortionnaire lors de la seconde guerre mondiale. Hitler, Mussolini, Goebbels, mais aussi Franco, ils passent tous sous la lame des ciseaux de Marinus Jacob Kjelgaard. Entre 1932 et 1940, les photomontages de Marinus entendent dénoncer la montée des fascismes européens. Cette photo d'Adolf Hitler pointant le casque prussien sur le globe parle d'elle-même. "C'est un élément qui a traumatisé la France, cette image est sensée parler de manière très simple à tous les Français et agir comme un électrochoc et leur expliquer que le régime nazi commence à dominer la terre entière", analyse Justine Decool, coordinatrice de l'exposition.

"Rien que la terre" (collection Gunner Byskov.)

Artistiques et journalistiques, ces montages témoignent d'une géopolitique trouble et complexe. Daladier, Churchill ou encore Roosevelt trouvent aussi leur image détournée. 

Photomontage "L'horloge de la paix... Bientôt moins cinq" (collection Gunner Byskov.)

Marinus et Marianne : une histoire d'engagement

Le journaliste-artiste arrive à Paris dans les années 1920. Très vite il collabore au journal "Marianne".Un hebdomadaire illustré satirique fondé par Gaston Gallimard qui publie fréquemment en Une, les caricatures photographiques de Marinus. Elles font l'objet d'un ouvrage publié aux éditions Gallimard.

Une du journal Marianne, numéro du 13 septembre 1939 (collection Gunner Byskov.)

Au fur et à mesure, ses collages sont de plus en plus éloquents. Ils dénoncent les fascismes européens, et plus particulièrement le nazisme en la personne d’Hitler. Comme ce collage où l'on découvre le Führer en tutu de danse. "En plaçant Hitler sur des échasses, Marinus dénonce quelque chose", explique Alice Buffet, la directrice du Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère. 

Cabrioles !  (collection Gunner Byskov.)

"Marinus, photomontages satiriques 1932-1940"
Du 15 juin au 21 octobre 2019
Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère

14, rue Hébert 38000 Grenoble
04 76 42 38 53

Ouvert tous les jours de 9h à 18h sauf le mardi matin

Lundi – vendredi de 9h à 18h / Mardi de 13h30 à 18h /Samedi et dimanche de 10h à 18h

L’entrée du musée est gratuite

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