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"Capa en couleurs": des images inédites de l'emblématique photographe
Robert Capa a construit son mythe avec ses photos de conflits en noir et blanc, de la Guerre civile en Espagne au débarquement en Normandie mais peu connaissent ses images en couleur, dont certaines sont exposées pour la première fois à New York. "Capa en couleurs" dévoile un côté plus "moderne" du photographe hongrois.
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Inaugurée vendredi au Centre international de la photographie, à Manhattan, l'exposition offre jusqu'au 4 mai "un premier regard" sur le travail en couleurs du photographe. Certaines images n'ont "jamais été exposées auparavant", souligne le directeur de l'ICP, Mark Lubell.
L'institut new-yorkais compte dans ses archives 4.200 photos en couleurs de Robert Capa, qui a fondé avec Henri Cartier-Bresson l'agence Magnum Photos en 1947. "Ces images permettent de voir comment Capa s'est réinventé en tant que photographe quand il ne couvrait pas des guerres ou des conflits politiques", dit la conservatrice Cynthia Young. Durant ces périodes de calme, Capa parcourait le monde, faisait des images de mode et prenait des photos de ses amis, dont beaucoup étaient des célébrités. Ceux-ci lui laissaient un accès privilégié et le photographe a pu réaliser des images intimistes de nombreuses stars. On peut ainsi voir des images de l'artiste Pablo Picasso en famille sur la plage de Vallauris, dans le sud de la France, où de l'écrivain Ernest Hemingway en vacances dans sa maison de l'Idaho. Le photographe a commencé à travailler en couleurs en 1938, durant la seconde Guerre sino-japonaise. Des 12 nouvelles pellicules Kodachrome utilisées à cette occasion, seules quatre photos ont survécu. Elles ont été publiées par le magazine Life, sur la bataille de Hankou pour le contrôle de la rivière Yangtze. Toutes les quatre figurent dans l'exposition new-yorkaise.
A partir de 1941 Robert Capa commença à travailler en couleurs de manière plus régulière. Et jusqu'à sa mort en 1954, le photographe a transporté à peu près en permanence deux appareils, un chargé avec une pellicule noir et blanc, et un second avec une pellicule couleur. "Il est à noter qu'il n'a jamais privilégié aucune des deux solutions après avoir commencé à travailler en couleurs", reprend Cynthia Young.
Le noir et blanc était aussi privilégié pour rendre compte du côté sombre de la guerre
Toutefois, ses images en noir et blanc ont été beaucoup plus utilisées à l'époque : "La couleur n'était pas pratique pour les photos prises sur le front parce que les images étaient plus longues et compliquées à développer", note la conservatrice, rappelant les images noir et blanc prises par Capa lors du débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944. Le noir et blanc était aussi privilégié pour rendre compte du côté sombre de la guerre. Cependant, l'appétit pour les images en couleur était important dans d'autres domaines:
Le noir et blanc était aussi privilégié pour rendre compte du côté sombre de la guerre
Toutefois, ses images en noir et blanc ont été beaucoup plus utilisées à l'époque : "La couleur n'était pas pratique pour les photos prises sur le front parce que les images étaient plus longues et compliquées à développer", note la conservatrice, rappelant les images noir et blanc prises par Capa lors du débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944. Le noir et blanc était aussi privilégié pour rendre compte du côté sombre de la guerre. Cependant, l'appétit pour les images en couleur était important dans d'autres domaines:
La couleur était glamour
"Le noir et blanc était moins cher mais la couleur était glamour et était souvent utilisées pour les couvertures, les pages d'ouverture dans les journaux. Le monde demandait de la couleur, il y en avait dans les films, dans les publicités...", explique encore Mme Young. Dès lors elle se justifiait beaucoup plus pour les images de la vie mondaine, pour rendre compte de la vie des vedettes hollywoodiennes. Capa a ici pu capter des scènes de la vie de tous les jours aux côtés de grandes vedettes, comme Ava Gardner, Humphrey Bogart, Anna Magnani, Truman Capote, Ingrid Bergman ou Orson Welles.
L'exposition s'achève avec des images déchirantes prises par le photographe quelques instants avant sa mort le 25 mai 1954, sur la route entre Namdinh et Thaibinh au Vietnam, peu avant qu'il ne marche sur une mine alors qu'il couvrait le conflit en Indochine.
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