Agnès Varda au Festival de La Rochelle : du cinéma et des patates
Cette installation a été présentée pour la première fois en 2003 à la Biennale de Venise. Quelques années auparavant, Agnés Varda avait eu un coup de coeur pour la pomme de terre. C'était en 2000, lors du tournage de son son documentaire "Les Glaneurs et la Glaneuse". A l'époque, elle avait enquêté sur tous ceux qui récupèrent, ramassent, recyclent et glanent ce dont les autres ne veulent plus, objets comme aliments. Puis elle a tourné "Deux ans après" dans lesquels on retrouvait les mêmes personnages, pour montrer ce qu'ils étaient devenus. Une façon pour la réalisatrice de leur prouver qu'elle ne les avait pas laissés tomber. "Après", raconte t-elle, "j'ai trouvé des pommes de terre en forme de coeur dans ma boîte aux lettres, dans ma chambre d'hôtel...Parce qu'en glanant, on tombe sur le coeur".
Sa passion pour le tubercule de Parmentier a commencé ainsi, la conduisant entreposer dans sa cave des tonnes de patates qu'elle a ensuite contemplées avant de les photographier et de les filmer. Elle a ensuite mis au point cette installation avec photos, vidéos et monticules de pommes de terre (des bintjes pour ceux que ce détail tarabustait). Pièce maîtresse de l'exposition : un tryptique dans lequel elle a filmé "des patates qui respirent au centre et sur les côtés, des variations de germes, de radicelles, toute cette vie qui continue".
Mais que les admirateurs de Varda réalisatrice se rassurent. A La Rochelle, il sera beaucoup question de ses films. Avec notamment un joli cadeau fait aux festivaliers : la projection en avant-première de la version restaurée du "Documenteur", une fiction tournée en 1981 qui raconte l'histoire d'une française exilée aux Etats-Unis, à la recherche un logement avec son fils.
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