A Clermont-Ferrand, le photographe espagnol Alberto Garcia-Alix expose ses clichés en marge du Festival du court métrage
L’Espagne est à l’honneur cette année au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand. Alberto Garcia-Alix, considéré comme l’un des plus grands photographes de son pays, est membre du jury. Il présente également une série de photographies prises au cours de ces dix dernières années.
Avec 28 films projetés, le 44e Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand rend hommage au cinéma espagnol de ces vingt dernières années. Une rétrospective accompagnée de deux jurés prestigieux : le réalisateur Borja Cobeaga et le photographe Alberto Garcia-Alix dont les œuvres sont exposées à l’Hôtel Fontfreyde - Centre photographique.
Acteur de la Movida
Bien qu’il s’en défende, Alberto Garcia-Alix est considéré comme l’un des principaux acteurs de la Movida. Ce mouvement culturel espagnol underground, né après la mort du dictateur Franco, remet en cause, à l’époque, les valeurs traditionnelles et encourage l’alcool, le sexe et la drogue. Une période un peu folle dont Alberto Garcia-Alix a, aujourd’hui, conscience d’être un survivant. La photographie a été une alliée pour ne pas sombrer. "Je vis actuellement plus relaxé. Mes problèmes ont disparu, ma vie est plus stable. La photo reste un espace dans lequel je peux me réinventer, me recréer," reconnait le photographe.
Après l’Argentine, l’Uruguay et Moscou, Alberto Garcia-Alix présente pour la première fois en France son exposition baptisée Un expressionnisme féroce. On y retrouve des clichés qui symbolisent les années d’excès de la Movida. Des arbres flous, des personnages inquiétants ou encore des corbeaux menaçants. Spécialiste du portrait, Alberto Garcia-Alix est obsédé par la recherche de la réalité. Ses images, sans trucages, frontales, vont à l’essentiel.
En noir et blanc
Il traque la simplicité, accentuée par ses tirages en noir et blanc. Aujourd’hui plus serein, sa vision artistique s’en ressent. "On est plutôt dans un travail qui s’est un peu calmé" analyse François-Nicolas L'Hardy, directeur du centre photographique. Cette exposition, ajoute-t-il, "c’est l’autoportrait d'un artiste qui prend un peu d’âge car il a 65 ans mais c’est aussi tout son passé". Depuis quelques années, Alberto Garcia-Alix réalise également des vidéos. D’où son invitation au festival en tant que juré pour la section Labo qui met en compétition 27 films venus de 17 pays.
Exposition "Un expressionnisme féroce", hôtel Fontfreyde - Centre photographique, 34 rue des Gras à Clermont-Ferrand. Jusqu’au 30 avril, du mardi au samedi de 14h à 19h. Entrée libre et gratuite
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