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1,2,3 Istanbul ! Bekir Aysan fait sauter ses modèles pour les photographier

1,2,3 Istanbul ! avec ce projet photo le mulhousien Bekir Aysan revient à ses origines et défie les lois de la gravité. Il a demandé à ses modèles turcs ou français non pas de poser mais de sauter en l'air. Le résultat, une vingtaine de photos dynamiques et joyeuses accompagnées de souvenirs d'enfance, est à découvrir au musée de Beaux-Arts de Mulhouse jusqu'au 12 avril 2015
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Bekir Aysan devant un de ses "modèles" un pêcheur turc
 (France 3 / Culturebox)

 1,2,3 Istanbul ! l'exposition photo de Bekir Aysan présentée au musée des Beaux-Arts de Mulhouse est un voyage dans les souvenirs de l'auteur et de ses modèles. Une vingtaine de portraits et de textes de Stambouliotes et Mulhousiens montrent des visages réjouis se prêtant au "jeu du saut" proposé par l’artiste. 
Reportage : S. Mallauran / N. Ly / MH Beauclair

Du refus à l'accord 
 A près de 40 ans, le photographe installé à Mulhouse décide de revenir dans sa ville natale, Istanbul et de retrouver ses racinesBekir Aysan accepte de se perdre dans les ruelles de l'immense cité Turque, il passe des heures à errer. "J'avais besoin de de me perdre dans ma ville de naissance, d’y promener mes yeux et mon âme… et… de me (re)trouver." raconte-t-il.
Au début de sa démabulation il hésite à aller à la rencontre des gens de la rue. Et finalement, il se rend compte qu'on "peut facilement engager la conversation en toute simplicité"
Cette photo de Bekir Aysan vient de remporter la  première place au concours photo organisé par Europalia où la Turquie est à l'honneur cette année
 (Bekir Aysan)
Et puis, il y a ceux qui lui réservent un accueil plutôt glacial. Comme Saban, ce pêcheur du Bosphore qui ne comprend pas dans un premier temps la démarche du photographe. Enervé il se met à sauter sur son bateau puis à rire. Née d'un malentendu, cette photo est sans doute l'une des plus belles de la série, c'est d'ailleurs celle qui sert d'affiche à l'exposition. 
"Saban" le pêcheur récalcitrant du Bosphore 
 (Bekir Aysan)
Sauter pour ne pas poser
Ce projet est donc avant tout personnel et intime, mais pas mélancolique. Avec ces photos, Bekir Aysan veut surtout convier le rire et l'enfance et fait de ce moment en mouvement un instant unique. 
"C'est difficile de poser face à un inconnu. Quand on saute on ne pose pas, c'est le seul moment où on ne réfléchit pas, donc on est naturel." explique-t-il
Bekir Aysan fait sauter tout le monde, même les pompiers d'Istanbul
 (Bekir Aysan)
D'Asie en Europe, le grand saut dans l'enfance
 Après chaque photo, le photographe demandait à ses modèles de tous âges un souvenir d’enfance. Leurs mots accompagnent chaque cliché exposé. "J'étais voleuse de prunes" raconte l'une d'elle. "Ma première bicyclette, grâce à elle je m'échappais sans cesse" dit une autre.
Bekir Aysan relate ces petites histoires touchantes et authentiques :  "Le saut c'est un jeu avec l'enfance, on peut retoucher l'enfant en soi, ses rêves et se rappeler de qui on est" dit-il. 
"Mon jeu préféré c'était les courses de tortue. On les décorait de dessins à la craie puis il fallait attendre. Aujourd'hui tout va trop vite" raconte Ahmet à Bekir Aysan après avoir fait son petit saut 
 (Bekir Aysan)
Après son voyage au coeur de l'enfance, le photographe a souhaité prolonger le plaisir des souvenirs et des sourires. En résidence au musée des Beaux-Arts, il propose aux habitants de Mulhouse de participer à la même expérience en studio.
Les mulhousiens se prêtent au jeu du saut en l'air de Bekir Aysan
 (France 3 / Culturebox)
1,2,3 Istanbul ! photos de Bekir Aysan au Musée des Beaux Arts de Mulhouse du 13 mars > 12 avril 2015.
Entrée Libre de 13h à 18h30

L'exposition est itinérante et fera une halte à Istanbul. L'aventure continue également avec la publication d'un livre chez Mediapop Editions en juin 2015 réunissant les portraits et les histoires des modèles.  

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