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Philippe Morvan, un plasticien scénographe lyonnais dans la lumière

A Lyon, un hommage a été rendu aux victimes des attentats de Paris, en lieu et place de l'édition 2015 de la fête des lumières. Il y avait des lumignons aux fenêtres, du monde dans les rues, et au marché de Noël Place Carnot où trône "Noctilux". Ce nuage lumineux est la dernière création du scénographe Philippe Morvan, dont le travail s'exporte à l'étranger depuis l'édition 2009 du festival.
Article rédigé par franceinfo - Anne-Elizabeth Philibert et Marie Chatillon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Nautilux de Philippe Morvan au marché de noël à Lyon 2015
 (Jean-Baptiste Molliard )

Un artiste dans la ville des lumières 

Philippe Morvan est ce qu’on appelle un light designer. L'artiste aime travailler la lumière dans l'espace public. C'est sa passion depuis 7 ans. Son atelier vers la place des Terreaux est un immense bric à brac où se côtoient objets de récupération, lampes et prochaines installations. L'aritste y travaille en indépendant. Il conçoit des machines lumineuses et sonores : des constructions sorties tout droit de son imagination et de son univers, nourri par le théâtre, le cinéma et la musique. 

Le Festival des lumières de Lyon, un tremplin pour l'artiste 

Ses constructions lumineuses et gigantesques sont dévoilées pour la première fois en 2009 pour la fête des lumières. Son « Cristallina Machina » habillait la gare Saint Paul, tandis qu’un arbre signal « Hikarinoski » siègeait sur le parvis. Son travail tape dans l'oeil du public. Les professionnels reconnaissent son talent et passent commande. C'est le début de l'aventure. 
Hikarinoki : sa première installation à la fête des lumières à Lyon en 2009
 (Philippe Morvan )

Une aventure qui se décline à l'international  

Depuis, Philippe enchaine ses mises en lumière éphémères ou pérennes dans le monde entier. Son "Cosmogole", clin d'oeil cosmique et humoristique, dévoilé à Lyon en 2011 est exposé au Festival Lux Helsinki en 2013, puis à Leipzig en Allemagne dans le cadre du bicentenaire de la bataille des nations, à Jérusalem l'année suivante. Pour l'ensemble de ses créations mélant lumière et son, il fait équipe avec ses deux acolytes Baptiste Molliard au son et Julien Gremel à la programmation lumière. Philippe, lui gère la production : de la conception à la fabrication jusqu'à la mise en place. 

La Chine se montre également très intéressée par ses installations. Il connait bien le pays maintenant pour y travailler régulièrement depuis plusieurs années. Son installation Ring [z] a notamment été présenté au Switch On Bejing 2013. En janvier 2016, c'est le Festival des lanternes de Zigong qui lui donne carte blanche. Et c'est avec une nouvelle construction monumentale de 6 mètres de haut et 20 mètres de long qu'il y partipe. Une nouvelle oeuvre singulière composée de cercles, une symbolique universelle pour cet artiste curieux qui aime le partage et l'échange.

Des projets participatifs 

L'échange  que ce Croix-Roussien d'origine a fait parfois simplement à côté de chez lui gràce à son projet participatif "8m3" dans le 8e arrondissement de Lyon. Son travail collaboratif - mélange de lumière et de mots -  a remporté un vif succès auprès des enfants. Parfois même auprès de ceux qui n'avaient jamais ouvert un livre de leur vie explique-t-il. 
8 m3 : une installation participative dans le 8e arrondissement de Lyon.
 (Baptiste Molliard)

L'art pour divertir...mais pas seulement  

Et à la question l'art ne sert-il qu'à divertir ? Philippe répond que l'important pour lui est d'ouvrir l'imaginaire au public. il pense particululièrement à ceux  qui ne se rendent ni au cinéma, ni au théâtre et encore moins au musée. Sa mission est peut-être au delà du fait de lutter contre les images de la télé, la publicité et le formatage, d'amener du rêve, de la poésie et de la réflexion. Une philosophie qu'il inscrit dans ses projets, notamment ses installations pérennes que l'on peut découvrir dans différents espaces paysagés de Villeurbanne : "Zebulon" dans le jardin du quartier des Gratte-Ciels ainsi qu'un mobile constitué d'une cinquantaine de fleurs métalliques. Philippe Morvan est un artiste atypique et curieux, que l'on ne peut enfermer dans aucune case. Cela tombe bien, il en a horreur. Il veut rester un esprit libre. 


 
 

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