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Une toile de la période tahitienne de Gauguin vendue 9,5 millions d'euros à Paris

Une toile tahitienne de Gauguin est partie aux enchères pour 9,5 millions d'euros chez Artcurial à Paris mardi 3 décembre, près de deux fois de son estimation, même si ce n'est pas un record pour le peintre

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Paul Gauguin, "Te Bourao II" (détail) (coutesy Artcurial)

Un rare tableau de la période tahitienne de Paul Gauguin, Te Bourao II, a été adjugé mardi 3 décembre 9,5 millions d'euros chez Artcurial à Paris, "près de deux fois son estimation", alors que le peintre est aujourd'hui sous le feu des critiques, en raison des relations qu'il aurait eues avec des Tahitiennes mineures.

Cette huile sur toile de 1897 fait partie d'un cycle de neuf tableaux réalisés à Tahiti. Le peintre français (1848-1903) les avait envoyés à Paris pour une exposition à la Galerie Ambroise Vollard. Les autres tableaux du cycle sont exposés dans des musées du monde entier : l'Ermitage à Saint-Pétersbourg, le Barber Institute à Birmingham ou encore le Musée d'Orsay à Paris. Le plus connu, véritable oeuvre testament, D'où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous ?, est exposée au musée des Beaux-arts de Boston.

Paul Gauguin, "Te Bourao II" (courtesy Artcurial)

La période tahitienne de Gauguin controversée

La période tahitienne de Gauguin est la plus prisée des collectionneurs et la plus connue du grand public. En 1891, le peintre s'installait à Tahiti, espérant fuir une civilisation occidentale trop artificielle à son goût. Il y a peint de très nombreuses toiles avant de sombrer dans la dépression, la solitude et la détresse matérielle.

Mais elle est de plus en plus controversée dans le contexte d'un vaste mouvement d'opinion pour la dénonciation des abus sexuels commis par des artistes contre des femmes, car Gauguin a vécu à Tahiti avec de très jeunes filles.

Le tableau vendu le 3 décembre à Paris a connu une histoire assez linéaire : Ambroise Vollard l'avait conservé, et, à sa mort, Te Bourao (II) était revenu à ses héritiers qui l'avaient revendu en 1995 à l'acheteur qui s'en est délesté aujourd'hui.

Une vente rare

Evocation probable d'un paradis perdu avec une nature vierge et une présence très limitée de l'Homme (un cavalier qui s'en va), Te Bourao II est le dernier tableau de ce cycle à être encore entre des mains privées. Il a notamment été exposé au Metropolitan Museum de New York de 2007 à 2017.


L'enchère, a précisé Artcurial, a été remportée par un "collectionneur international", qui a fait savoir que le tableau resterait en France. Cette vente était un événement tant il est rare de trouver un Gauguin de cette période dans un très bon état. Aucune oeuvre de la période tahitienne de l'artiste n'avait été présentée sur le marché français depuis plus de vingt ans. Le dernier tableau de cette période vendu aux enchères, Cavalier devant la case, a été adjugé chez Sotheby's à New York pour un montant de 7,5 millions de dollars en 2017.

Le record absolu pour une toile de Gauguin remonte à 2006 : L'homme à la hache était alors parti pour 40,3 millions de dollars chez Christie's à New York.

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