Cet article date de plus d'onze ans.
Un ex-mafioso repenti expose ses toiles naïves à Rome
Dans une autre vie, Gaspare Mutolo était tueur à gages, trafiquant de drogue et organisateur d'enlèvements pour le compte de la Cosa Nostra. Devenu "repenti de la mafia" en 1991, lorsqu'il a décidé de collaborer avec les juges Falcone et Borsellino, cet homme de 72 ans est à présent un peintre à succès qui expose dans une galerie romaine. Une étonnante histoire de rédemption par l'art.
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"La peinture l'a aidé à se sauver sur le plan moral"
Mutolo a commencé à peindre en 1983 lorsqu'il purgeait une longue peine dans la prison de haute sécurité de Florence. Il a expliqué dans de rares interviews avoir commencé par ennui, "parce que les journées passaient très lentement". Il a appris en regardant travailler un autre détenu surnommé l'Aragonese, condamné à perpétuité pour avoir assassiné sa femme et s'être débarrassé de son corps.
"C'est une belle histoire de peinture, avec une véritable rédemption sociale et morale: il a commencé par peindre. La peinture l'a aidé à se sauver sur le plan moral, puis il s'est mis à collaborer avec la justice", explique Marco Dionisi, directeur de la galerie Baccina 66, qui expose une trentaine des toiles de l'ex-mafieux. Il s'agit de la troisième exposition de Mutolo en presque 30 ans d'activité.
Ses toiles, qui se vendent entre 400 et 1.300 euros, s'écoulent plutôt bien dans les milieux des passionnés d'art tout en ayant conquis aussi ses ex-correligionnaires : "il n'y a pas d'ex-mafieux qui n'ait pas un de ses tableaux", assure M.Dionisi. Une nostalgie pour les paysages de son enfance
Dans ses tableaux au style naïf présentés jusqu'au 31 janvier à Rome, on retrouve de façon récurrente sa vision nostalgique de Palerme faite de maisonnettes à toits de tuile où dominent des tons riants, rouge, vert ou jaune. En arrière-plan, il peint souvent le Mont Pellegrino, paysage familier de son enfance dans le quartier de Partanna-Mondello. Au loin, sur la mer bleutée, voguent de petits bateaux aux voiles rouges ou bleues.
Mutolo vit aujourd'hui dans un lieu secret, sous le régime de protection spéciale accordé aux "repentis" de la mafia.
Mutolo a commencé à peindre en 1983 lorsqu'il purgeait une longue peine dans la prison de haute sécurité de Florence. Il a expliqué dans de rares interviews avoir commencé par ennui, "parce que les journées passaient très lentement". Il a appris en regardant travailler un autre détenu surnommé l'Aragonese, condamné à perpétuité pour avoir assassiné sa femme et s'être débarrassé de son corps.
"C'est une belle histoire de peinture, avec une véritable rédemption sociale et morale: il a commencé par peindre. La peinture l'a aidé à se sauver sur le plan moral, puis il s'est mis à collaborer avec la justice", explique Marco Dionisi, directeur de la galerie Baccina 66, qui expose une trentaine des toiles de l'ex-mafieux. Il s'agit de la troisième exposition de Mutolo en presque 30 ans d'activité.
Ses toiles, qui se vendent entre 400 et 1.300 euros, s'écoulent plutôt bien dans les milieux des passionnés d'art tout en ayant conquis aussi ses ex-correligionnaires : "il n'y a pas d'ex-mafieux qui n'ait pas un de ses tableaux", assure M.Dionisi. Une nostalgie pour les paysages de son enfance
Dans ses tableaux au style naïf présentés jusqu'au 31 janvier à Rome, on retrouve de façon récurrente sa vision nostalgique de Palerme faite de maisonnettes à toits de tuile où dominent des tons riants, rouge, vert ou jaune. En arrière-plan, il peint souvent le Mont Pellegrino, paysage familier de son enfance dans le quartier de Partanna-Mondello. Au loin, sur la mer bleutée, voguent de petits bateaux aux voiles rouges ou bleues.
Mutolo vit aujourd'hui dans un lieu secret, sous le régime de protection spéciale accordé aux "repentis" de la mafia.
"Cette forte polychromie, les couleurs très gaies et extraverties, très claires, sont en contraste avec sa vie actuelle. Cela correspond à un rêve, à ce qu'il a à l'intérieur de lui-même", explique M. Dionisi, en soulignant que Mutolo s'inspire d'une "terre où il est né, a vécu, qu'il a énormément aimée et où il ne reviendra sans doute plus jamais".
Compositions oniriques
Mutolo a une base de style +naïf+ mais il a une capacité de composition extraordinaire qui a augmenté avec le temps", souligne le critique d'art Fulvio Abbate. Selon cet expert, "ses tableaux sont vraiment beaux, au-delà du fait que ce soit ou non un ex-mafieux, cela n'a rien à voir".
Sa peinture mêle visions oniriques et références au passé comme dans une de ses vues idéalisées de Palerme, surmontée d'une horrible pieuvre aux multiples tentacules. En Italie, la pieuvre est l'un des autres surnoms de la mafia. Une autre toile montre la capitale sicilienne parsemée de graffitis comme : "chassons la mafia des institutions".
"A travers sa collaboration avec Falcone, il a cherché à aider aussi les jeunes à ne pas tomber dans les griffes de la mafia", explique M. Dionisi, qui a rencontré à plusieurs reprises le peintre. "C'est un homme qui a profondément changé et méprise ce qu'il a fait avant", selon lui.
Mutolo a une base de style +naïf+ mais il a une capacité de composition extraordinaire qui a augmenté avec le temps", souligne le critique d'art Fulvio Abbate. Selon cet expert, "ses tableaux sont vraiment beaux, au-delà du fait que ce soit ou non un ex-mafieux, cela n'a rien à voir".
Sa peinture mêle visions oniriques et références au passé comme dans une de ses vues idéalisées de Palerme, surmontée d'une horrible pieuvre aux multiples tentacules. En Italie, la pieuvre est l'un des autres surnoms de la mafia. Une autre toile montre la capitale sicilienne parsemée de graffitis comme : "chassons la mafia des institutions".
"A travers sa collaboration avec Falcone, il a cherché à aider aussi les jeunes à ne pas tomber dans les griffes de la mafia", explique M. Dionisi, qui a rencontré à plusieurs reprises le peintre. "C'est un homme qui a profondément changé et méprise ce qu'il a fait avant", selon lui.
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