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Rétrospective Hélène de Beauvoir, peintre féministe dans l'ombre de sa soeur

Elle est "l'autre Beauvoir", celle qui, en France, n'a pas pu vraiment sortir de l'ombre imposante de son illustre sœur. Hélène de Beauvoir (1910-2001), sœur cadette de Simone, fut une peintre admirée et une militante qui connut un grand succès à l'étranger de son vivant. Le musée Würth France, situé à Erstein dans le Bas-Rhin, lui consacre une rétrospective. A voir jusqu'au 9 septembre 2018.
Article rédigé par Marie Pujolas
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Détail "femmes de Tanger" - 1949 - huile sur toile, 73x92 cm, Collection privée
 (Ch. KEMPF)

"Une journée sans peindre est une journée perdue" disait Hélène de Beauvoir. Tout comme sa sœur, qu'elle admirait profondément et dont elle était proche, Hélène s'est consacrée totalement à son art, la peinture. Une artiste exigeante qui sut tirer le meilleur des influences de son temps. Entre abstraction et figuration, la rétrospective présentée au musée Würth France montre le parcours de cette féministe engagée. 

Reportage : France 3 Alsace / M. Martin / A. Rapp / C. Biehler

Hélène de Beauvoir a laissé une oeuvre considérable, plus de 3000 tableaux et gravures. Nourrie de ses combats politiques et des pays où elle a vécu pour suivre son époux diplomate, l'Italie et le Maroc notamment, elle a développé de nombreux styles. De 1961 et jusqu'à sa mort en 2001, c'est en Alsace qu'elle trouve son havre de paix, à Goxwiller. Loin de Paris et du succès étouffant de sa sœur. "Elle ne voulait pas se répéter. Dès qu'elle maîtrisait une technique, elle se lançait de nouveaux défis et voulait oublier tout académisme. Il y a des périodes très différentes, mais on peut globalement dire qu'elle a fait la synthèse entre abstraction et figuration" explique Marie-France Bertrand, directrice du musée Würth. 

Femme engagée et militante

A l'image de sa sœur, figure incontournable du féminisme en France, Hélène de Beauvoir était également une grande militante. Pour les droits des femmes, contre les dictatures. Des combats qu'elle a menés toute sa vie. En mai 1968, par exemple, elle apporta tout son soutien au mouvement des étudiants et réalisa une série de tableaux pour illustrer son engagement. 
Paris, Mai 1968 - 1969 - huile sur bois, collage et encre de Chine - collection privée - 61x158 cm
 (Ch. KEMPF)

A Strasbourg, dans les années 70, elle participe à la création et l'ouverture d'un foyer pour femmes battues. "Elle a réalisé des tableaux qui sont aujourd'hui considérés de par le monde comme des tableaux de référence sur les droits des femmes" explique Claudine Monteil, auteur du livre "Les sœurs Beauvoir". 

Les femmes soufrent. Les hommes jugent - 1977 - Huile sur toile - collection privée - 130x196 cm
 (Ch. KEMPF)

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