Rencontre avec Patrick Jager et Dominique Noirot, peintres de montagne
Il faut avoir aimé tirer la langue dans le rocher ou dans les sentiers escarpés. Si vous n'aimez pas l'effort physique votre travail ne parle pas.
A 79 ans, Dominique Noirot parle d'expérience. Il sait que la montagne se mérite. Qu'il faut aller chercher les sensations, les émotions qu'elle procure en son coeur pour ramener une toile, une photo des images chargées de ces émotions. Etre peintre de montagne c'est être prêt à aller à la rencontre d'un milieu à fort caractère, parfois hostile. Aujourd'hui que ses jambes ne peuvent plus le porter sur les sentiers escarpés, Dominique Noirot peint chez lui et feuillette ses carnets d'études qui l'accompagnaient dans toutes ses randonnées. Il s'en servait un peu comme d'un appareil photo pour garder la trace de ses sensations. "J'avais le plaisir de traîner ça avec moi. Mon impression d'un sérac, d'un rocher, d'un glacier je ne pouvais pas repartir comme ça sans l'avoir notée."
France 3 Rhône-Alpes : F. Grassaud / A. Jacques / E. Patricio / F. Rudolf
Ecouter la petite musique de la montagne
Patrick Jager parcourt cette Chartreuse enneigée dans laquelle il vit aujourd'hui jusqu'à trouver l'inspiration. Il pose ses bâtons de marche et déploie son matériel, son papier pour aquarelle et sa palette de couleurs. Il a beaucoup voyagé, au Népal, au Tibet, en Chine, et il a ramené de ses voyages en Himalaya une philosophie de la peinture qu'il nomme la "peinture du souffle" : "Le premier souffle c'est celui du marcheur dans la montagne. Le deuxième souffle c'est celui de la montagne, son énergie. Il faut être là, présent, faire silence à l'intérieur de soi pour écouter la petite musique de la montagne...Ce qu'elle nous dit à voix très très basse. Et puis le troisième souffle c'est le souffle de la peinture où on va laisser des blancs pour que la peinture respire."
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