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Ce que Léonard de Vinci a fait pendant les trois dernières années de sa vie, passées en France

Léonard de Vinci a vécu à Amboise durant les trois dernières années de sa vie. Une période hyperactive mais pas fondamentale pour l'oeuvre du génie de la Renaissance dont la création fut avant tout italienne.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
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Auto-portrait de Léonard de Vinci, Amboise (A.J.CASSAIGNE / PHOTONONSTOP / AFP)

Automne 1516, Léonard de Vinci, âgé de 64 ans accepte l'invitation au château d'Amboise de François Ier, rencontré en décembre 1515 à Bologne.

L'artiste traverse les Alpes, accompagné de Francesco Melzi, son plus fidèle disciple, emportant dans ses sacoches de cuir la Joconde, le Saint Jean-Baptiste et la Sainte-Anne, ainsi que ses très nombreux carnets, manuscrits et notes.

Organisateur de fêtes pour le roi

Exil doré, alors qu'à Rome Michel-Ange et Raphaël sont "la nouvelle génération montante" ? Non, un départ en toute liberté pour rejoindre François Ier, selon l'historienne de l'art Hayley Edwards Dujardin, auteure de Léonard de Vinci (Hachette).

François Ier et sa mère Louise de Savoie l'accueillent à bras ouverts. Le voilà "premier peintre, ingénieur et architecte du roi". Il bénéficie d'une pension princière et du château du Cloux, aujourd'hui le Clos-Lucé, à 400 mètres du château d'Amboise où le monarque vient avec sa cour.

Le château du Clos-Lucé, où séjourna Léonard de Vinci de 1516 à 1519 (LEONARD DE SERRES / ONLY FRANCE)
Dans ses trois années à Amboise, "Léonard organise des fêtes pour le roi, fait des travaux d'ingénierie civile, continue à dessiner les animaux et la nature, apporte une dernière touche à sa Sainte-Anne", explique Catherine Simon Marion,  déléguée générale du Château du Clos-Lucé.

Il restera jusqu'au bout animé par son immense curiosité. C'était un homme en bonne santé, végétarien, qui montait à cheval.

Catherine Simon Marion

déléguée générale du Château du Clos-Lucé

"La mère de François avait compris que Léonard serait l'homme qui permettrait à son fils de rayonner. Quant au jeune roi, il était fasciné par la diversité de ses savoirs en anatomie, botanique, spiritualité. Il venait le voir presque tous les jours, l'appelait 'mon père'. Léonard lui apportait une forme d'apprentissage du savoir", ajoute-t-elle. "Par contre, affirmer que Léonard est mort dans ses bras est une légende, reprise notamment par les romantiques", explique Mme Simon Marion.

"Retraite paisible"

"On tient à rester humbles, l'essentiel s'est fait en Italie", précise Catherine Simon Marion, où le célébrissime peintre et inventeur est mort le 2 mai 1519. Nombre d'Italiens ne comprennent toujours pas que plusieurs de ses chefs d'oeuvre soient au Louvre.

Selon Haylay Edwards Dujardin, "Léonard n'est plus alors dans l'acte de la création. Il n'était pas attendu pour cela. Il ne fait plus de commandes. Il ne produit rien pour François Ier. Il n'a plus rien à proposer et il ne veut pas proposer. Il est plongé dans ses recherches. C'est une retraite paisible: avec un mécène qui le loge, le nourrit, ne demande rien si ce n'est des échanges intellectuels".

Inspirateur de Chambord ?

Concernant le chantier de Chambord dont la construction débute quelques mois après sa mort, "tout porte à croire que les plans auraient pu être inspirés de Léonard", estime, avec prudence, la déléguée générale.

"Il avait travaillé pour le roi à la construction des plans d'un château idéal jamais réalisé à Romorantin, et il a rencontré Dominique de Cortone, architecte de Chambord. Léonard avait fait des dessins sur les plans centrés et les escaliers à double ou quadruple révolution. On peut dès lors supposer qu'ils peuvent avoir servi d'inspiration pour Chambord, dont le plan centré et l'escalier à double révolution sont des innovations", estime-t-elle.

Le grand escalier à double révolution du Château de Chambord, attribué à Léonard de Vinci (ESCUDERO PATRICK / HEMIS.FR / HEMIS.FR)

Selon Hayley Edwards Dujardin, "rien n'est prouvé" sur ce point de polémique, les plans centrés (plan d'une construction bâtie autour d'un point central) "étant déjà fréquents en Italie à la même époque".

Et comment sont parvenus les trois peintures, dont la Joconde, au Louvre? Selon Mme Simon Marion, Léonard les aurait donné à son modèle (et probable amant) Salai (Gian Giacomo Caprotti) qui les aurait vendus à François Ier avant même la mort du peintre.

Pour l'historienne de l'art, "il reste beaucoup de mystères autour de Léonard", dont la tombe est aujourd'hui dans la chapelle Saint-Hubert du château royal d'Amboise.

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