"Paul Rebeyrolle en son espace", une oeuvre puissante à découvrir ou redécouvrir à Eymoutiers, en Haute-Vienne
Jusqu'au mois de décembre, une cinquantaine d'oeuvres signées Paul Rebeyrolle sont exposées dans l'espace qui porte son nom à Eymoutiers dans le Limousin. L'occasion de redécouvrir un peintre puissant et visionnaire.
Comme le dit l'expression : "A quelque chose, malheur est bon." Cette année en raison de l'épidémie de Covid-19, l'Espace Rebeyrolle d'Eymoutiers en Haute-Vienne a dû renoncer à sa traditionnelle exposition temporaire de l'été. A la place, le musée a choisi d'exposer une cinquantaine de peintures et de sculptures de l'artiste qui lui a donné son nom. Un joli cadeau pour le public et pour l'Espace lui-même qui fête cette année ses 25 ans.
"Les gens viennent ici se prendre du Rebeyrolle plein la gueule". Ces mots ce sont ceux de Nathalie Rebeyrolle, fille de l'artiste et directrice du musée. Des mots qui peuvent surprendre mais qui décrivent bien la sensation que l'on peut ressentir face à une toile signée Rebeyrolle. Des toiles surpuissantes, sans compromis, qui vous prennent à la gorge et vous obligent à regarder la réalité dans les yeux.
Une oeuvre engagée et militante
La série Le sac de Mme Tellikdjian illustre parfaitement l'oeuvre engagée de Rebeyrolle. L'une des toiles emblématiques de cette série Le mépris 1, prêtée au musée par un collectionneur privé, fait partie de la cinquantaine d'oeuvres présentées actuellement au public. On y voit une personne au sol, agrippée à son maigre bagage dans lequel un homme, que l'on devine agresseur, urine. Cette série qui porte le nom de la muse et épouse de l'artiste, Madeleine Tellikdjian, évoque le génocide arménien et au-delà, la condition des migrants et apatrides. Un sujet malheureusement plus que jamais d'actualité en 2020.
Et c'est là l'une des caractéristiques de Paul Rebeyrolle : son humanisme visionnaire. Longtemps avant l'avénement de l'écologie militante, l'artiste peignait une nature indomptable, presque violente. "Une nature qui refuse de se laisser canaliser", résume Nathalie Rebeyrolle. De ses jeunes années passées en Limousin (il est né à Eymoutiers en 1926), le peintre (mort en 2005) a conservé cet amour de la campagne et de la liberté. Une liberté dont il a été privé dans son enfance, lui qui, atteint de tuberculose osseuse, a passé cinq ans enfermé dans un corset de plâtre.
Paul Rebeyrolle en son espace, du 18 mai au 30 décembre 2020 à l'Espace Rebeyrolle d'Eymoutiers en Haute-Vienne. Ouvert tous les jours de 10h à 19h. Entrée : 6 euros, gratuit pour les moins de 12 ans.
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