Le nouveau musée Courbet rouvre enfin ses portes à Ornans
La modernisation de l'ancien musée, installé dans la maison natale du peintre, a permis de passer de 300 à plus de 1000 m² d'exposition. L'architecte parisienne Christine Edeikins a su conserver le charme du siècle de Courbet avec un jardin esprit XIXe et des pierres apparentes, du parquet et des boiseries d'époques. Le paysage s'invite dans le musée grâce à une passerelle vitrée. Le musée est au centre du projet "Pays de Courbet, pays d'artiste" (labellisé ethnopôle), basé sur la relation charnelle entre le peintre et son pays. "Moi je connais mon pays, je le peins. Ces sous-bois c'est chez moi cette rivière c'est la Loue, celle-ci c'est le Lison, ces rochers sont ceux d'Ornans et du Puits-Noir. Allez y voir, vous reconnaîtrez tous mes tableaux", écrivait ainsi Gustave Courbet. Les lieux symboliques de sa vie (ferme familiale à Flagey, source de la Loue, atelier du peintre) sont ouverts au public, qui pourra bientôt arpenter quatre itinéraires reliant les paysages peints par l'artiste. L'exposition permanente, qui contient 75 oeuvres rénovées, dont 45 Courbet, retrace la vie de l'artiste, d'Ornans à Paris, en passant par la révolution artistique qu'il a menée et ses engagements politiques et sociaux. Aux côtés du Portrait d'Urbain Cuenot (1846), l'Autoportrait à Sainte-Pélagie (vers 1872) illustre l'incarcération du peintre, sa participation à la Commune, alors que le Château de Chillon (1874) rappelle son exil en Suisse.
En revanche, les toiles les plus connues du chantre du réalisme, qui a mis le peuple au coeur de son oeuvre sur de très grands formats, jusque là réservés aux sujets religieux, mythologiques ou historiques, font défaut au musée. Une après-dînée à Ornans (1849, Beaux-Art, Lille), les Casseurs de pierre (1849, détruit en Allemagne en 1945), les Paysans de Flagey (1850-1855, Beaux-Arts, Besançon) et Un enterrement à Ornans (1850, Orsay, Paris), sont donc présentés dans un film documentaire. Et son tableau le plus célèbre, L'origine du monde (1866), n'est mentionné nulle part.
Jusqu'au 3 octobre 2011, l'exposition "Courbet-Clésinger, oeuvres croisées", composée d'une cinquantaine de toiles et de sculptures, met en regard les nus et les portraits de femmes de ces deux amis franc-comtois. Le Portrait de Marcello de Courbet renvoie au Buste de Marcello du sculpteur Jean-Baptiste Auguste Clésinger (1814-1883), exposé pour la première fois depuis sa mort, alors que La femme piquée par un serpent de Clésinger fait face à La Bacchante de Courbet.
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