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Le musée Toulouse-Lautrec d'Albi fête son centenaire avec un spectacle et une exposition montrant les connivences avec Degas

Pour célébrer son centenaire, le musée Toulouse-Lautrec d'Albi raconte la vie du peintre dans un son et lumières enchanteur à la nuit tombée et propose une exposition montrant les inspirations communes avec Edgar Degas à voir jusqu'au 4 septembre.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Des visiteurs regardent des projections de la vie du peintre Toulouse-Lautrec, un spectacle son et lumières de Philippe Cotten, dans les jardins du musée Toulouse-Lautrec d'Albi (France), le 18 juillet 2022. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

"Quand Toulouse-Lautrec regarde Degas" : pour la première fois, une exposition donne à voir les "connivences" entre ces deux artistes, qui évoluaient dans "le même milieu, s'inspiraient des mêmes thèmes". Une exposition à voir jusqu'au 4 septembre au musée Toulouse-Lautrec d'Albi qui fête ainsi son centenaire. 

Une centaine d'oeuvres, certaines prêtées par le musée d'Orsay, montrent ces femmes aux chevelures flamboyantes, ouvrières, musiciennes, danseuses de l'opéra, vedettes de cabaret ou pensionnaires des maisons closes qui les ont inspirés. En dépit de ces affinités, les deux peintres n'ont pourtant "jamais été amis et une génération les séparait", souligne Maud Rauffet, de la direction du musée Toulouse-Lautrec.

Un goût commun pour l'expérimentation

L'exposition rappelle aussi leurs liens avec Suzanne Valadon (1865-1938), écuyère devenue modèle puis peintre, maîtresse d'Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901), élève d'Edgar Degas (1834-1917) et mère d'un autre artiste, Maurice Utrillo (1883-1955); ou avec la cantatrice Marie Dilhau, qu'ils peindront au piano, à vingt ans d'écart.

Tous deux s'ingéniaient à expérimenter, utilisaient la technique du non finito, tronquaient les corps, aimaient les cadrages décalés pour capter un trait, une émotion. "Ils ne rechignent pas à détourner le regard pour montrer non l'artiste sur scène, mais les spectateurs", souligne Maud Rauffet, devant La Loge au mascaron doré de l'un, le Portrait d'homme de l'autre.

Si Toulouse-Lautrec, né à Albi en 1864, a pu parfois s'inspirer de Degas, de trente ans son aîné, des oeuvres montrent leurs points communs bien avant qu'ils fréquentent les mêmes cercles. A seulement 17 ans, le plus jeune peint son père Le Compte Alphonse de Toulouse-Lautrec à cheval avec un faucon, huile sur bois qui fait écho à l'aquarelle du Fauconnier de Degas. 

A l'exposition "Quand Toulouse-Lautrec regarde Degas" le 18 juillet 2022 au musée Toulouse-Lautrec d'Albi (France), qui fête son centenaire. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Un son et lumières enchanteur

Le centenaire du musée Toulouse-Lautrec donne également lieu à un son et lumières donné à la nuit tombée dans les jardins, en contrebas de l'élégant palais qui lui sert d'écrin, au sein de l'ancienne cité épiscopale d'Albi inscrite au patrimoine mondial de l'humanité.

Le spectacle intitulé Balade lumineuse sur les pas de Toulouse-Lautrec est un parcours immersif réalisé par Philippe Cotten, de son nom d'artiste CozTen, l'un des scénographes de la Fête des lumières de Lyon. Il emmène chaque soir quelque 400 spectateurs en une "plongée poétique" dans l'univers du peintre de la bohème parisienne à la Belle époque.

Pour l'occasion, la tour Maje s'est costumée en Moulin Rouge, se parant d'ailes de 10 mètres d'envergure, montées à la main en rappel, le site classé n'étant accessible à aucun engin. "L'idée, c'était de faire connaître Lautrec, le personnage, ses oeuvres, en restituant l'ambiance montmartroise, les cabarets, le cirque, son époque aussi avec l'invention de l'électricité, le train, l'exposition universelle", précise CozTen à l'AFP.

Le spectacle son et lumières de Philippe Cotten recrée l'atmosphère des folles nuits de Montmartre dans les jardins du musée Toulouse-Lautrec d'Albi, à la nuit tombée, le 18 juillet 2022. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

L'atmosphère festive des nuits de Montmartre recréée dans les jardins du musée

"La lune trop blême pose un diadème sur tes cheveux roux...": fredonnant La Complainte de la butte, chantée par Cora Vaucaire, le public descend sur le chemin de ronde qui longe le Tarn. Les buis du jardin à la française s'illuminent de dizaines de pixels led colorés, entrelacés sur près d'un kilomètre pour recréer l'atmosphère festive des nuits parisiennes.

Sur les immenses façades de brique rose, les tableaux de Lautrec, ses affiches de la Goulue, d'Aristide Bruant ou d'Yvette Guilbert, des ombres chinoises de trapézistes,  se succèdent, animés par une cinquantaine de projecteurs.

L'émotion est palpable lorsque le spectacle évoque la maladie, puis la mort de l'artiste à seulement 36 ans, par une nuit d'orage. Comme sortant des murs, les ombres de deux faucons s'envolent alors au dessus des jardins. Le silence et l'obscurité revenus, les applaudissements éclatent.

Musée Toulouse-Lautrec d'Albi
"Balade lumineuse dans les pas de Toulouse Lautrec" (durée 30 minutes, réservation en ligne ici ou sinon sur place) de 22h à 0h jusqu'au 31 juillet puis de 21h30 à 0h du 1er août au 4 septembre
Tarifs : gratuit pour les moins de 18 ans, 5 euros pour les adultes

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