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Le musée des Beaux-Arts de Tours célèbre Antoine Coypel, peintre de l'Antiquité et superstar en son temps

Peintre d’histoire, très connu au XVIIe siècle, Antoine Coypel a célébré les grandes épopées de l’Antiquité dans ses tableaux. Une œuvre à redécouvrir au musée des Beaux-Arts de Tours à partir du 22 janvier. 

Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
L'autoportrait d'Antoine Coype en cours d'installation comme le reste de l'exposition qui ne commencera que le 22 janvier prochain. (P. Tanger  / France Télévisions)

À moins que vous ne soyez un grand amateur de peinture du XVIIe et XVIIIe siècles, il y a peu de chances que le nom d’Antoine Coypel (1661-1722) évoque quelque chose pour vous. Et pourtant, on célèbre en 2022 le tricentenaire de la disparition de ce peintre d’histoire auquel le Musée des Beaux-Arts de Tours consacre une exposition du 22 janvier au 18 mars 2022.  

"C’était une superstar de son époque, confirme Hélène Jagot, la directrice des Musées et Château de Tours. Très prolifique, il était directeur de l’Académie Royale de peinture et de sculpture. Ça a été un grand théoricien. Et puis, sa peinture est passée de goût au cours du XVIIIe siècle."

Antoine Coypel, peintre de la fin du XVIIe début XVIIIe, sera à l'honneur cette année au musée des Beaux-Arts de Tours, avec l'une des expositions majeures en province à découvrir en 2022.
Expo Antoine Coypel Musée Beaux-Arts de Tours Antoine Coypel, peintre de la fin du XVIIe début XVIIIe, sera à l'honneur cette année au musée des Beaux-Arts de Tours, avec l'une des expositions majeures en province à découvrir en 2022. (FTR)

Des peintures théâtrales

Très académique, la peinture de Coypel interpelle par son côté théâtrale, avec une vraie dramaturgie dans les mises en scènes et les expressions de ses personnages. Avec lui, on redécouvre les grandes épopées de l’Antiquité. C’est la raison pour laquelle le musée des Beaux-Arts a intitulé cette exposition Le Théâtre de Troie - Antoine Coypel, d'Homère à Virgile.   

Autour de La Colère d’Achille et des Adieux d’Hector et Andromaque de Tours, une cinquantaine d’oeuvres des XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles (tableaux, estampes, dessins, sculptures, objets d’art et planches gravées) sont réunies, grâce au prêt exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France, du château de Versailles, des musées du Louvre, de Rennes, d’Angers, d’Arles, du Mobilier national et de l’École des Beaux-Arts de Paris.

La colère d'Achille, un des tableaux les plus célèbres d'Antoine Coypel. Il évoque un des épisodes phares de L'Illiade de Homère. (P. Tanger  / France Télévisions)

Bercé par l'antique et la Renaissance

Fils du peintre Noël Coypel (1628-1707), Antoine Coypel se forme dans l’atelier paternel et à l’Académie de peinture puis accompagne son père, nommé directeur de l’Académie de France à Rome, où il complète sa formation, en copiant d’après l’antique ou d’après les chefs-d’œuvre de la Renaissance. Revenu en France, il entre à l’Académie royale de peinture en 1681. Commence alors une brillante carrière dont l'apothéose se situe dans les années 1710. 

Une oeuvre disparue 

À la demande du duc d’Orléans dont il est le protégé, Coypel se voit confier le décor de la grande galerie du Palais-Royal, longue de quarante-six mètres. Le décor de cette galerie ayant pour thème de l’histoire d’Énée était constitué d'un plafond formé d’une grande percée centrale environnée de médaillons et de trompe-l’œil, avec nymphes et déesses souriantes et d'une série de sept grands tableaux composés de scènes guerrières et dramatiques.

Cette galerie a aujourd'hui disparu mais elle renaît à Tours au travers d’estampes  de la Bibliothèque nationale de France. Une maquette numérique de la galerie a également été conçu en partenariat avec le musée Fabre de Montpellier, proposant une reconstitution virtuelle en 3D.

Exposition Antoine Coypel à Tours. (P. Tanger  / France Télévisions)
Antoine Coypel connut vraiment la gloire et les honneurs mais sa peinture survécut mal au sens propre du terme. Voulant travailler avec des couleurs nouvelles, plus froides et brillantes, il utilisa des matériaux de mauvaise qualité, qui noircirent et s’écaillèrent rapidement. Résultat : les tableaux qu’il peignit pour le chœur de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris et ceux des murs de la galerie d’Énée se gâtèrent complètement. Elles furent déposées dans différents musée dont Le Louvre et le musée Fabre à Montpellier.

"Le Théâtre de Troie - Antoine Coypel, d'Homère à Virgile", du 22 janvier au 18 avril 2022, Musée des Beaux-Arts, 18 Place François Sicard - 37000 Tours. Téléphone : 02 47 05 68 73. Ouvert tous les jours sauf le mardi. 9h - 12h45 / 14h - 18h. Fermé le mardi. Tarifs : de 4 € à 8 €

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