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L'extraordinaire restauration des tableaux du musée Girodet abîmés par une crue à Montargis

Six œuvres majeures de la collection du Musée Girodet de Montargis (Loiret) sont de retour dans leur région d'origine. Elles avaient été endommagées lors de la crue centennale des eaux du Loing de mai-juin 2016. C'est le centre de recherche et de restauration des musées de France à Versailles qui s'est occupé du chantier.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Musée Girodet de Montargis retrouve ses premières oeuvres restaurées
 (France 3 / Culturebox )

C'est avec beaucoup d'émotion que Pascale Gardès, la Directrice du musée Girodet de Montargis a réceptionné six tableaux entièrement restaurés. Suite aux inondations du printemps 2016, une partie de la collection avait été submergée pendant 72 heures. Trois toiles signées du peintre Girodet faisaient partie de la livraison. 

Reportage : J. Bernier / J. Barrere / J. Bores

La majeure partie de la restauration des tableaux a été prise en charge par le Centre de recherche et de restauration des musées de France à Versailles. "Il y a eu un travail extraordinaire fait par les restaurateurs sur des problématiques très complexes. Il y a eu un nettoyage de la couche picturale, une tension aussi de certaines toiles qui avaient été détendues par l'immersion", explique Pascale Gardès. 

Parmi les trois oeuvres signées Girodet : "Chasseur dans un paysage" et "le portrait de Louis Hector Becquerel".
  (France 3 / Culturebox )
D'autres toiles ont été confiées à des ateliers privés. Au total près de 500 feront leur retour progressif au musée. Le coût estimé des travaux dépasse le million d'euros. En attendant la fin des travaux et la réouverture du musée à l'été 2018, les toiles sont conservées dans les réserves.  
Détail d'un tableau de Menjaud qui représente Girodet lors de ses adieux à son atelier
 (France 3 / Culturebox )

Girodet : un romantique avant l'heure

Originaire de Montargis, Anne-Louis Girodet de Roucy (1767-1824) était à la recherche de la beauté idéale selon les canons classiques. Il s'inscrit dans la lignée des peintres néoclassiques davidiens dont il est avec Antoine-Jean Gros, François Gérard, et Jean-Auguste-Dominique Ingres l'un des principaux représentants. Ses peintures sont empreintes de poésie et de grâce qui préfigure le romantisme. Il excelle dans la vérité des portraits, parfois allégoriques (Jean-Baptiste Belley, Mademoiselle Lange en Danaé ), souvent intimes (le fils de son père adoptif a été peint à trois époques : jeune enfant, préadolescent et adolescent), il sait révéler l'âme de ses personnages comme dans son célèbre "Portrait de Chateaubriand méditant sur les ruines de Rome". 
Portrait de Chateaubriand méditant sur les ruines de Rome
 (Wikimedia Commons )
Intéressé par toutes les innovations, Girodet figure aussi comme l'un de pionniers de la lithographie. Cette technique donne aussi un éclat particulier et différent à ses oeuvres qui sont souvent "exaltées" avec un travail important au niveau de la lumière, de la dramatisation des scènes.  

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