L'expo de l'été : Toulouse et Montpellier célèbrent Le Caravage et ses disciples
Les deux capitales historiques du Languedoc, "grande terre du caravagisme", s'appuient notamment sur le réseau FRAME (French Regional American Museum Exchange), organisme de coopération culturelle réunissant des musées français et américains "en région". La moitié des oeuvres présentées sont prêtées dans ce cadre.
Entre le 23 juin et le 14 octobre, près de 140 oeuvres de Michelangelo Merisi da Caravaggio -tel était son vrai nom- et d'autres artistes du XVIIe siècle, influencés par le Maître du clair-obscur sont rassemblées dans le cadre de cette exposition en deux volets simultanés, baptisée "Corps et ombres" et estampillée d'intérêt national par le ministère de la Culture.
Montpellier présente Le Caravage et ses émules du Sud
Le musée Fabre de Montpellier (Hérault) présente neuf chefs-d'oeuvre de Caravage (dont "Le Sacrifice d'Isaac" daté de 1603 environ, prêté par la Galerie des Offices de Florence), ainsi que les peintres "caravagesques" du Sud (Italie, France, Espagne). Il expose sept huiles de Georges de La Tour (1593-1652), peintre de la réalité. "Le Joueur de Vielle" du musée des Beaux-Arts de Nantes est en cours de restauration pour l'occasion.
Pour l'exposition, Montpellier Agglomération a fait l'acquisition de "La lamentation sur le Christ mort" (vers 1610) de Leonello Spada (1576-1622), déclarée oeuvre d'intérêt patrimonial majeur en juin 2011. Cette oeuvre exceptionnelle a été achetée 800.000 euros à la galerie Canesso. Montpellier Agglomération a apporté 240.000 euros, le ministère de la Culture a mis au pot et des mécènes ont bouclé le financement.
Depuis son ouverture le 22 juin, l'exposition remporte un succès sans précédent :
Toulouse présente Le Caravage et ses disciples du Nord
Le musée des Augustins de Toulouse présente pour sa part les artistes caravagesques du Nord, notamment l'Ecole d'Utrecht qui réunit entre autres Hendrick ter Brugghen et Gerrit van Honthorst.
Par ailleurs, l'exposition montre un tableau de jeunesse de Rembrandt (1606-1669), "La fuite en Egypte", prêté par le musée des Beaux-Arts de Tours. Si le peintre hollandais n'est jamais allé en Italie, il suivait, par l'intermédiaire des gravures et des témoignages qui lui parvenaient, ce qui se passait là-bas.
Un budget global de 2,65 million euros pour les deux villes
Très ambitieuse, l'exposition représente un coût important pour Montpellier Agglomération et Toulouse, notamment en raison du transport et des assurances à souscrire pour ces chefs-d'oeuvre. "Le budget est de 1,9 million d'euros" pour le volet Montpellier, a indiqué Michel Hilaire, directeur du musée Fabre et commissaire de l'exposition, interrogé par l'AFP. Pour le volet Toulouse, "le coût est de 750.000 euros", selon Axel Hémery, directeur du musée des Augustins et commissaire de l'exposition. Le budget d'ensemble de cette manifestation exceptionnelle est donc de 2,65 millions d'euros.
"La culture n'est pas un luxe, c'est une nécessité", fait valoir Jean-Pierre Moure, président socialiste de la communauté d'agglomération de Montpellier. La soutenir est "un engagement social", selon lui. "Les villes doivent jouer sur le savoir, la culture", a renchéri le député-maire socialiste de Toulouse Pierre Cohen.
"Corps et ombres, Caravage et le caravagisme européen"
23 juin - 14 octobre 2012
Musée Fabre, Montpellier Agglomération
39 boulevard Bonne Nouvelle
34000 Montpellier
Musée des Augustins, Toulouse
21, rue de Metz
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