Des héritiers attaquent l'État en justice pour récupérer des tableaux spoliés pendant la guerre
Les héritiers du galeriste René Gimpel souhaitent récupérer trois tableaux d'André Derain qui appartenaient à leur grand-père, spolié durant la guerre et mort déporté.
La justice doit se prononcer afin de décider à qui appartiennent trois tableaux du peintre André Derain. C'est un enjeu qui oppose l'État français aux héritiers d'un galeriste parisien spolié durant la Seconde Guerre mondiale, et 70 ans plus tard, les preuves sont difficiles à apporter. "Ce sont des photos qui sortent des archives de mon grand-père, donc d'avant-guerre", explique Claire Touchard en montrant des reproductions de diapositives datant des années 30.
Des oeuvres cédées pour financer sa clandestinité
Depuis 8 ans, elle se bat pour récupérer trois tableaux appartenant aujourd'hui à des musées français, et dont la valeur dépasse pour certains le million d'euros. Ils ont appartenu à René Gimpel, son grand-père, et selon elle il aurait été forcé de les vendre sous l'Occupation. Entre les deux guerres, René Gimpel était un grand marchand d'art ami de Marcel Proust et propriétaire de belles galeries à Paris. Mais parce qu'il était juif, les nazis ont saisi une grosse partie de ses oeuvres durant la guerre. Il est alors entré dans la Résistance, et a été obligé de se séparer de plusieurs oeuvres afin de financer sa clandestinité, dont les trois tableaux de Derain. Il est mort en déportation en janvier 1945.
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