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Décès de James Rosenquist, pionnier du pop art

L'artiste américain James Rosenquist, qui avec ses toiles et ses installations a joué un rôle essentiel dans l'émergence du pop art dans les années 1960, est décédé vendredi à l'âge de 83 ans à New York, selon son site officiel.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP et Reuters)
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James Rosenquist devant une de ses oeuvres, "Brazil", exposée à Wolfsburg en Allemagne en février 2005
 (Wolfgang Weihs / EPA / Newscom / MaxPPP)

James Rosenquist est mort des suites d'une longue maladie, a indiqué sa femme, Mimi Thompson, rapporte le New York Times.
 
Avec Andy Warhol et Roy Lichtenstein, James Rosenquist a contribué à définir le genre du pop art, caractérisé par la représentation d'objets du quotidien ou de célébrités de l'époque et l'utilisation de couleurs vives.
 
Né le 29 novembre 1933 dans le Dakota du Sud, il a démarré sa carrière en peignant des panneaux publicitaires, avant de s'établir dans un atelier du sud de Manhattan et de travailler à ses propres créations.

"Flamingo Capsule" de James Rosenquist au Guggenheim de Bilbao (Espagne) en février 2010
 (Miguel Tona / EPA / MaxPPP)


L'influence de la publicité

"Mes affiches étaient de l'art", expliquait-il lors d'un entretien à la station de radio publique WNYC en 2004, évoquant la difficulté de rendre  fidèlement le visage des acteurs de cinéma sur les affiches de films qu'il  peignait. "La peinture est probablement bien plus excitante que la publicité", disait-il aussi, selon le Musée d'art moderne (MoMA) de New York. "Alors pourquoi ne devrait-elle pas être faite avec cette même puissance et ce même enthousiasme, avec ce même impact ?"
 
Sa première expérience de peintre l'a mis au contact de l'esthétique publicitaire, influence déterminante du pop art, qu'il a largement réutilisée et détournée. Il a aussi intégré, dans ses premières oeuvres, une série d'objets de consommation courante, autre tendance forte du pop art.
 
Son tableau le plus célèbre, "F-111", oeuvre monumentale de 3 mètres de haut sur 26 mètres de long, mêle ainsi des spaghettis, une petite fille sous un casque à permanente en forme de missile et un champignon atomique. Elle a été réalisée pendant la guerre du Vietnam, en 1964-1965. Cette toile est actuellement exposée au Museum  of Modern Art (MoMA) de New York.
James Rosenquist devant "Joan Crawford" (1964) en mars 2001 au Centre Pompidou
 (Manoocher Deghati / AFP)


Marilyn et Coca-Cola

Après la mort de Marilyn Monroe, il a aussi créé en 1962 un portrait fragmenté de la star comportant une partie du logo de la marque Coca-Cola.
 
Directement inspirée de la signalétique publicitaire, une autre œuvre, "Be Beautiful" a établi, en 2014, un record pour l'artiste avec 3,3 millions de dollars lors d'une vente à New York organisée par la maison Sotheby's.
 
James Rosenquist s'est ensuite éloigné progressivement de l'esthétique consumériste, s'aventurant même dans l'abstraction, avec un goût toujours prononcé pour les toiles de grande dimension.

Une peinture tournée vers le présent

James Rosenquist  revendiquait une peinture actuelle, tournée vers le présent. "Je vis aujourd'hui. Le temps, c'est maintenant", disait-il en 2004. "Il y a tellement d'idées autour de moi, donc pourquoi parler du passé?"
 
Dans une autobiographie publiée en 2009 ("Painting Below Zero: Notes on a Life in Art"), l'artiste disait qu'il s'en fichait du pop art, rapporte le New York Times. "Après avoir été décrit comme un pop-artiste depuis un demi-siècle, je m'y suis résigné. Pourtant, je ne sais toujours pas ce que ça veut dire."

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