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Cent tableaux impressionnistes de collectionneurs à découvrir au musée Marmottan

Le musée Marmottan Monet, musée parisien de collectionneurs, consacré essentiellement aux impressionnistes, rend hommage aux collectionneurs des impressionnistes. C’est une occasion unique de voir une centaine d’œuvres magnifiques de Corot, Monet, Manet, Sisley, Pissarro, Morisot, Caillebotte, Degas et d’autres. Des tableaux rarement ou jamais exposés (du 13 février au 6 juillet 2014).
Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Alfred Sisley, Une cour à Chaville (détail), vers 1879, collection de la famille Curtin (service presse / Musée Marmottan Monet)
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Reportage : Pascale Sorgues, Norbert Cohen et Geneviève Fontenit

Le musée Marmottan fête ses 80 ans. Installé dans la maison d’un collectionneur, Paul Marmottan, et enrichi grâce à des dons et legs de collectionneurs, le musée a voulu rendre hommage aux collectionneurs du monde entier, explique Patrick de Carolis, qui le dirige depuis un an.
 
Et en particulier aux collectionneurs des impressionnistes puisque c’est grâce à eux que ces peintres décriés à leur époque ont pu poursuivre leur travail.
 
115 œuvres appartenant à 51 prêteurs, dont environ la moitié sont français, ont été sélectionnées. Des tableaux de "qualité musée", précise une des commissaires de l’exposition, Marianne Mathieu. A côté des impressionnistes, "nous voulions évoquer leurs maîtres Boudin, Corot et Jongkind pour comprendre l’origine" du mouvement, précise-t-elle. "C’est une promenade dans l’histoire de l’art pour faire comprendre à travers des toiles jamais vues" l’histoire de ce groupe de peintres.
Eugène Boudin, Bernerville. La Plage, 1890, Collection particulière (Service presse / Musée Marmottan Monet)
 (DR)
 
Boudin, Corot et Jongkind, maîtres des impressionnistes
L’accrochage, assez serré, évoque l’intimité d’un lieu privé, mais risque de se révéler étouffant quand il y aura du monde.
 
Le parcours est chronologique donc et commence avec les trois cités plus haut, qui ont été les professeurs de nombreux impressionnistes et sont les premiers à peindre en plein air, rappelle Claire Durand-Ruel Snollaerts, également commissaire de l’exposition. Leur travail sur la lumière annonce aussi celui des impressionnistes.
 
A côté d’un grand paysage de mer d’Eugène Boudin ("Bénerville, la plage", 1890), six caricatures rares du jeune Monet, remarquées par le même Boudin. Celui-ci devient le professeur de l’artiste qui donnera son nom à l’impressionnisme en 1874 et qui en restera un des meilleurs représentants.
Camille Pissarro, Chaumières à Auvers-sur-Oise, vers 1873, collection particulière (Service presse / Musée Marmottan Monet)
 (Christian Baraja)
 
Monet, Pissarro et Sisley très proches au début des années 1870
La peinture des impressionnistes se caractérise par des sujets empruntés à la vie quotidienne, une palette claire et lumineuse, l’étude attentive des effets de lumière sur les personnages et la nature et la fragmentation de la touche en petites virgules superposées afin de mieux traduire les vibrations de l’atmosphère, résument les deux commissaires dans la présentation.
 
Une série de paysages aux couleurs claires peints par Claude Monet, Camille Pissarro et Alfred Sisley au début des années 1870, alors qu’ils travaillaient ensemble, montrent une similitude de touche et de tonalité, fait remarquer Claire Durand-Ruel Snollaerts. Des tableaux qui pour la plupart n’ont pas été montrés depuis 1930. Sisley joue avec la lumière sur la neige dans "Une cour à Chaville", Monet peint un "Voilier au Petit Gennevilliers" sous un soleil voilé.
Gustave Caillebotte, Les soleils, jardin du Petit-Genevilliers, vers 1885, collection particulière (Service presse / Musée Marmottan)
 (Collection particulière)
 
Le jeune Cézanne
Deux bouquets de fleurs de Renoir et de Cézanne de la même époque se font face. Cézanne qui est alors dans sa période impressionniste, avant de s’intéresser davantage aux volumes. Monet peint la lumière du sud à Antibes et nous surprend toujours, avec une vue originale des rochers d’Etretat.
 
Un petit "Madame Renoir et son chien" (vers 1880), où les deux sont assis dans l’herbe pour ne pas dire engloutis dans la végétation luxuriante, contraste avec des toiles plus tardives où, lassé d’être boudé par la critique, Auguste Renoir adopte un style plus classique.
 
Deux spectaculaires toiles de Gustave Caillebotte au Petit-Gennevilliers, témoignent de son goût pour le jardinage, qu’il partage avec Monet : les fleurs, au premier plan, mangent littéralement le tableau où les maisons disparaissent.
Claude Monet, Hémérocalles au bord de l'eau, vers 1914-1917, collection particulière par l'intermédiaire du Museum of Fine Arts, Houston
 (Collection particulière)
 
Monet "au-delà de l’impressionnisme"
On remarquera encore deux sublimes vues de Rouen par Pissarro, où, comme Monet, il enregistre les variations de lumière, un très beau "Paysage à la Roche-Guyon" (1887) de Renoir. Pour finir, "au-delà de l’impressionnisme", avec deux toiles tardives de Monet, qui confinent à l’abstraction : un "Leicester Square la nuit" (1900-01), très peu connu, et un grand "Hémérocalles au bord de l’eau", proche des Nymphéas.
 
On se régale toujours avec les impressionnistes. Avec l’attrait de la "nouveauté" en plus, ne boudez pas votre plaisir.
Paul Cézanne, Bosquet au jas de Bouffan, vers 1875-76, Collection Isabelle et Scott  Black (Service presse / Musée Marmottan Monet)
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Les Impressionnistes en privé, Cent chefs-d’œuvre de collections particulières, Musée Marmottan Monet, 2 rue Louis Boilly, Paris 16e
Tous les jours sauf lundi, 1er mai, 25 décembre et 1er janvier
Du mardi au dimanche : 10h-18h, nocturne le jeudi jusqu’à 20h
Tarifs : 10€ / 5€
Du 13 février au 6 juillet 2014

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