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Ce que les lettres inédites de Courbet disent du maître d'Ornans
Un colloque vient de rassembler au Musée d'Orsay plusieurs spécialistes sur le thème de la correspondance de Courbet. 20 ans après la publication par Petra Ten-Doesschate Chu d'une somme considérable de lettres du maître d'Ornans, 24 lettres inédites viennent d'être publiées. Elles nous éclairent, comme les précédentes, sur la vie et l'oeuvre de Courbet.
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Retrouver 500 lettres éparpillées dans le monde entier. Les rassembler puis les déchiffrer. C'est à un "travail de Romain" qui lui a pris 6 ans que la chercheuse américaine Petra Ten-Doesschate Chu s'est livrée il y a plus de 20 ans pour publier la "Correspondance de Courbet, un livre qui fait référence.
Au 19e siècle, il n'y avait pas de téléphone et encore moins de SMS. La lettre était le véhicule des faits et gestes mais aussi des pensées du quotidien. "Quand il écrit à ses amis, Gustave Courbet a un grand sens de l'humour, raconte Petra Ten-Doesschate Chu. Les lettres sont très spirituelles. Quand il écrit au marchand (d'art) il écrit comme un business man ...Il veut savoir pour combien d'argent il a vendu. Il y a une très grande variété dans ses lettres."
Des lettres qui apparaissent comme la chronique d'une vie.
Des lettres qui apparaissent comme la chronique d'une vie.
Reportage France 3 Franche-Comté : I. Brunnarius / L. Brocard / S. Gravelaine
Les lettres de Courbet sont vraiment le reflet de sa vie et de ses idées
Petra Ten-Doesschate Chu
Quand il peint l'un de ses plus célèbres tableaux "L'Atelier du Peintre", Gustave Courbet écrit à un de ses amis : "C'est le monde qui vient se faire peindre chez moi".
Certains y voient un désir de publicité du peintre. C'est le cas d'Isolde Pludermacher, conservatrice au Musée d'Orsay : "La lettre a été associée de manière quasi constante au tableau à tel point que lettre et tableau forment un tout indissociable".De l'influence des hémorroïdes sur une oeuvre
A l'occasion du colloque du Musée d'Orsay, 24 lettres inédites ont donc été publiées. Historiens de l'art et médecins se sont penchés sur ces correspondances. Elles révèlent l'intimité du peintre qui souffrait d'hémorroïdes. Un problème de santé qui n'a pas été sans conséquences sur son oeuvre comme l'explique Yves Sarfati, professeur de psychiatrie et psychanalyste : "Les hémorroïdes ça a des symptômes. Il y a notamment une certaine façon de s'asseoir. J'espère que nous aurons l'occasion de comprendre pourqoui les Baigneuses de Courbet sont toujours assises sur une fesse et pas sur les deux...notamment parce que à certains moments, Courbet ne pouvait pas s'asseoir. Dans son corps, il pouvait avoir des ressentis dont on sait qu'il les faisait transparaître dans sa peinture".
"Courbet épistolier. 24 lettres inédites" Presses du Réel . 11€40
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