A vendre : photo du voleur de la Joconde !
La photographie, qui montre Peruggia de profil et de face, a été prise en 1909 par Alphonse Bertillon (1853-1914), inventeur de la méthode du fichage anthropométrique. L'épreuve argentique originale de petite taille (123 X 54 mm) est estimée
entre 1.500 et 1.800 euros, indique Jean-Mathieu Martini, expert en photographie, qui a préparé la vente.
La photo ne porte pas le tampon de la préfecture de police et ne provient pas de ses collections, précise M. Martini, interrogé par l'AFP. A l'époque, les photographies judiciaires étaient tirées en format carte de visite afin de diffuser le signalement des criminels, ajoute-t-il. Vincenzo Peruggia, peintre en bâtiment, est déjà fiché depuis deux ans par la police lorsqu'il dérobe le 21 août 1911 le chef-d'oeuvre de Léonard de Vinci. Alphonse Bertillon, qui dirige le service de l'identité judiciaire, est
chargé en personne du relevé de la scène du crime. Il a pu repérer l'empreinte d'un pouce sur la vitre qui protégeait le tableau. C'est celle du voleur. Mais là, faillite de l'enquête, on n'exploite pas cette donnée alors que Peruggia est fiché et que ses empreintes digitales ont déjà été relevées par la police.
Le tableau récupéré en douceur
Pendant deux ans, Peruggia cache la Joconde chez lui à Paris puis il commence à écrire à des antiquaires italiens, leur proposant le tableau en leur expliquant qu'il voudrait faire jouer une sorte de préférence nationale. En décembre 1913, un antiquaire toscan lui propose de faire venir le tableau à Florence pour l'examiner. Peruggia accepte. Le tableau est récupéré en douceur et le voleur est arrêté.
Jugé en Italie, l'ouvrier, qui affirme avoir agi par patriotisme, écope d'une peine de prison légère, réduite à sept mois. La vente aux enchères se déroulera à l'Espace Tajan, rue des Mathurins, dans le VIIIe arrondissement de Paris.
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