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110e anniversaire de Vasarely : une exposition triptyque en Provence
Une triple exposition fête les 110 ans du peintre Victor Vasarely (1906-1997) à l'initiative de la fondation qui porte son nom à Aix-en-Provence, dont c'est les 40 ans, jusqu'au 22 octobre. Le peintre, père de l'Op Art, l'art optique, aura été largement influencé par la lumière méditerranéenne pour élaborer les formes et les contrastes qui animent ses tableaux.
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Trois expositions, trois villes
Une première partie de cette triple exposition est installé à la Fondation Vouland, à Avignon. Les œuvres de Vasarely y côtoient des collections d'arts décoratifs des XVIIe et XVIIIe siècles : "Mouvement" présente des originaux de l'artiste, dont de nombreux inédits issus de collections particulières.Deuxième lieu choisi, Gordes, dans le Vaucluse, où Vasarely avait acheté une maison de berger et installé dans le château du village un "musée didactique", fermé en 1996. "Le choc de la lumière et des contrastes de Gordes lui ont permis d'accéder à l'abstraction", explique Odile Guichard, directrice de la fondation Vouland et commissaire des trois expositions.
"Un petit fenestron carré, ouvert dans un grand mur, diffuse tant de lumière... Cette même ouverture, vue de l'extérieur, se métamorphose en un cube immatériel noir, insondable. Villes et villages méridionaux dévorés par un soleil implacable m'ont révélé une perspective contradictoire... pleins et vides se confondent, formes et fonds alternent", écrira Vasarely.
A Aix-en-Provence, le troisième volet du triptyque met l'accent sur "l'art pour tous" avec des oeuvres originales, prêtées par les musées hongrois de Pecs, ville natale de Vasarely, et de Budapest. "On voit grâce à ce triptyque l'ancrage de Vasarely dans le Bauhaus", selon Odile Guichard.
Visionnaire
Publicitaire à ses débuts, peintre puis architecte, Victor Vasarely restera en effet marqué par sa formation, initiale, le Bauhaus, dans les années 30. "On ne comprend son parcours que si l'on sait qu'il en vient", explique Pierre Vasarely, président de la fondation créée par son grand-père à Aix-en-Provence.De 1942 à 1952, c'est la période abstraite à laquelle succède, en 1954, une période noir et blanc. En 1959, Vasarely devient citoyen français. Il dépose le brevet de "l'unité plastique", devenu typique de son œuvre, élément composé d'une forme géométrique simple inscrite dans un carré. C'est à partir de là qu'il développera "l'alphabet plastique", en y introduisant "six couleurs de base, un jaune de chrome, un vert émeraude, un outremer, un violet de cobalt, un rouge ainsi qu'un noir et blanc", explique Pierre Vasarely.
Longtemps Vasarely chercha un lieu pour implanter un centre interdisciplinaire, pour faire de l'art social, intégrer l'art dans la cité. Sa fondation, le centre architectonique, un édifice de 16 modules hexagonaux en aluminium, est inauguré à Aix-en-Provence en 1976.
Visionnaire, Vasarely est exposé dans le monde entier, influence la musique - David Bowie illustre la pochette de son album "Space Odity" (1969) d'une des ses œuvres - réalise des logos pour de grandes enseignes (Société générale, Renault).
"Il avait 40 ans d'avance sur son époque, il considérait que la peinture sur chevalet était morte. Dès les années 70, il savait que l'ordinateur allait révolutionner l'art", affirme Pierre Vasarely pour lequel "l'essor que connaît aujourd'hui l'art numérique" justifie à lui seul de redécouvrir l'oeuvre de celui qui en fut la source.
Les trois expositions présentent jusqu'au 2 octobre des oeuvres issues de collections privées et des trois musées Vasarely, de Pècs, Budapest et Aix.
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