Ode à la liberté d'expression, "Le Martyre du Chat" de Philippe Geluck s'expose désormais devant le Mémorial de Caen
Un chat martyr, criblé de crayons. Le célèbre dessinateur belge Philippe Geluck s'est inspiré du martyre de Saint-Sébastien pour imaginer cette sculpture de bronze de trois mètres de haut, pesant presque trois tonnes. Pour l'auteur, cette œuvre est une véritable ode à la liberté d'expression, au respect mutuel de gens épris de liberté, de tolérance et de fraternité. C'est surtout pour le dessinateur un vibrant hommage à ses confrères tués lors des attentats contre Charlie Hebdo. Et, au-delà de la tragédie de janvier 2015, à tous les dessinateurs emprisonnés, torturés ou exécutés à travers le monde.
C'est la 23e sculpture monumentale de la collection du dessinateur qui trône désormais pour toujours sur le parvis du Mémorial de Caen. Philippe Geluck, qui a assisté à son installation, s'en réjouit. "La symbolique est terriblement forte, que le chat représentant l'ode à la liberté d'expression se trouve ici et que dans le fond, sur la façade, on lise la fin de cette phrase magnifique qui dit : de ma blessure a jailli la liberté", explique-t-il.
Un message humaniste délivré par un chat
C'est donc un message humaniste que délivre Le Martyre du Chat. Cette sculpture a été achetée par la ville de Caen avec le soutien de plusieurs mécènes pour financer la facture de 280 000 euros. Le directeur du Mémorial de Caen, visité par des milliers de personnes chaque année, se réjouit d'accueillir cette installation du Martyre du Chat. "Les artistes sont essentiels à la vie de la cité. Il n'y a pas de civilisation sans artiste. Ce mémorial a été conçu, construit et chaque jour, nous défendons la valeur de la liberté. Ici, on parle des guerres pour penser à la paix", explique Kléber Arhoul.
Le Chat de Philippe Geluck est devenu l'un des animaux les plus populaires de la bande dessinée. Ce félin attendrissant et sarcastique, au costume toujours impeccablement repassé, a même envahi l'espace public pour une tournée joyeuse avec l'exposition Le Chat déambule. Philippe Geluck s’est vu accueilli à Paris sur la plus belle avenue du monde, les Champs-Élysées, avant d'installer ses œuvres monumentales à Bordeaux, Caen, Genève, Monaco et Montreux. Déjà plus de 6 millions d’amateurs ont été touchés par l’humour et la poésie, mais aussi par les sujets profonds abordés par l’artiste. Les 18 Chats monumentaux ont terminé leur périple à Bruxelles, dans la ville natale du dessinateur.
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