Nantes : l'exposition qui vous asticote.
De Sartre à Zobi, la mouche poursuit sa trajectoire zigzagante d'insecte honni. Associée à l'idée de dégradation et de mort, elle n'en finit plus d'être
l'ennemie de l'homme au même titre que le ver. Insecte malpropre et malpoli, qui s'invite dans nos assiettes et nos latrines, vecteur de maladie comme le paludisme, le typhus ou le choléra, la mouche attrape tous les défauts. Même morte, elle continue d'exposer son regard glauque, suspendue en plein vol à un serpentin de papier gluant. Les arts et la religion ne lui ont guère conféré une place plus enviable. La mouche du coche de La Fontaine aura beau remuer l'air, elle n'aura guère la même portance que le simple battement d'aile de son lointain cousin le papillon. Plaie dans l'Egypte biblique, la mouche conserve son caractère nuisible jusque dans les tableaux hallucinés de Salvador Dali. Le peintre catalan voit en elle l' "insecte paranoïaque-critique" par excellence. David Cronenberg, s'inspirant d'une nouvelle de George Langelaan et de son adaptation en série B par Kurt Neumann, s'empara en 1986 de ce sujet vrombissant pour poser la question du dépassement de soi chère à Nietzsche. Un chercheur victime de son invention est condamné à devenir mi-homme mi-mouche. Avec cette exposition sur les drozophiles et autres diptères, le Musée d'Histoire Naturelle de Nantes espère sans doute faire un buzzzz auprès du public.
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