Au Mucem une exposition raconte la résistance des artistes afghans au travers de leurs peintures, photos et installations
L'exposition "Kharmohra" permet de découvrir la création contemporaine en Afghanistan à travers le regard de 11 artistes.
En Afghan, "Kharmohra" signifie "Pierre qui réalise les voeux les plus intimes". Un titre ironique dans un pays où les rêves sont souvent brisés. Le Mucem de Marseille présente, jusqu'au 1er mars 2020, le travail de 11 artistes contemporains. Des hommes et des femmes qui, à travers leurs oeuvres (photos, peintures, installations...), racontent la difficulté de vivre dans l'insécurité et dans un pays ou l'art est mal vu.
L'Afghanistan au risque de l'art
La plupart des artistes présents à Marseille sont des autodidactes, car ils sont nés pendant l'une des différentes guerres qui déchirent l'Afghanistan depuis des décennies. On sent dans leur art la colère et la révolte, le désir d'un monde nouveau et le rêve qu'un jour on puisse entendre leurs voix. "Les artistes sont menacés" explique Guilda Chahverdi, commissaire de l'exposition. "Avec cette montée de l'extrémisme et la présence des Talibans, l'art et la culture ne sont pas les bienvenus dans le pays. Les lieux culturels ont progressivement fermé. Le public a peur, les artistes aussi. Mais c'est aussi ce risque là qui est intéressant".
« Kharmohra - L'Afghanistan au risque de l'art » présente une soixantaine d’œuvres de la jeune génération d’artistes afghans, qui se font l’écho des aspirations de tout un pays en quête d’une paix et d’une sécurité toujours promises et jamais atteintes.https://t.co/Tiv60apnhp pic.twitter.com/8ywIJfDehR
— Mucem (@Mucem) November 22, 2019
Le courage des femmes
Parmi les artistes, plusieurs femmes qui ont voulu dénoncer leurs conditions de vie dans leur pays d'origine. Comme Kubra Khademi, qui s'est promenée en pleine rue dans Kaboul avec une armure symbolisant les courbes d'une femme, pour dénoncer les viols. Elle a été contrainte à l'exil.
Ou encore les photos très fortes des Farzana Wahidy, qui témoigne de la vie quotidienne des femmes afghanes à une période où elle-même était contrainte de porter une burqa. "J'étais comme dans une prison" se souvient-elle. "C'était difficile pour moi de marcher, de respirer et même de voir".
"Kharmohra : L'Afghanistan au risque de l'art" - jusqu'au 1er mars 2020 - Mucem, fort Saint-Jean, Marseille - ouvert touts les jours sauf le mardi de 11hà 18h
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