À Marseille, le Mucem ouvre une première exposition permanente d'objets dénichés parmi ses trésors cachés

Pour ses dix ans, le Mucem à Marseille ouvre sa première exposition permanente. Une collection de 1400 objets sortis des réserves, composée à la fois de pièces ancestrales et de babioles du quotidien, sous un nom qui lui correspond bien : "Populaire ?"

Inas Hamou Aldja

France Télévisions - Rédaction Culture

Publié le 14/12/2023 14:18 Mis à jour le 14/12/2023 14:27

Temps de lecture : 2min

Pour la première fois en 10 ans, le Mucem propose une exposition permanente de 1200 objets. (France 3)

Marseille est une ville qui recèle des milliers de trésors, notamment au Mucem. C’est dans les réserves à La Belle de Mai (3e) que Pierre-Olivier Costa, nouveau président du musée, est tombé sur des milliers d’objets empilés, comme cachés au fond du grenier. Vous avez dit populaire ?

"J’ai découvert une collection extraordinaire en arrivant il y a un an, peu vue ces dernières années. Je me suis dit que c’était injuste que je sois le seul à le voir, alors avec notre comité, nous avons décidé d’ouvrir cette collection permanente."

Pierre-Olivier Costa
président du Mucem

C’est une première pour le Mucem, qui était jusqu'à présent le seul musée national sans collection permanente. Et la collection évoluera au fil du temps, car les fonds du Mucem sont impressionnants, ils regorgent de plus d’un million d'objets. Pas étonnant lorsque l’on sait que le Mucem a collecté pendant tout ce temps des objets potentiellement menacés de disparaître aux quatre coins de la Méditerranée.

Des collections datant du 19e siècle, puisé dans l'héritage du musée national des arts et traditions populaires.

Quel marseillais n'a jamais eu cette boule de neige, souvenir, à l'effigie de la "bonne mère" ? (France 3)

Redonner de la valeur aux invisibles

Issus de cette collection permanente, 1400 objets du quotidien ont été exposés. Ils racontent tous une histoire, il y a une bétonnière, des plats ou des berceaux. Parmi eux, une sélection d'objets qu’on appelle "de peu", "dont on a un peu honte, qui sont inavouables comme les boules à neige de la Bonne Mère.". Pourtant, le musée les conserve car elles ont très vite constitué un objet de souvenirs. Même le verre imputrescible est un gage que l'objet traversera les années. Une sélection de pièces précieuses est aussi présentée, que le musée est fier et expose comme des trésors ancestraux.

Parmi la collection exposée, des objets du quotidien appartenant à la population méditerranéenne, comme cette ceinture chargée d'histoire. (France 3)

Ainsi cette ceinture de mariée qui rappelle la manière dont la vie d’une femme fut accompagnée par cet objet qui va à la fois marquait la virginité de la jeune fille avant le mariage et puis la fécondité. C’est un objet "qu’on peut relire aujourd’hui avec un regard féministe" explique Amélie Lavin, membre commissaire du Mucem.

Ils ont été façonnés par des femmes, des hommes, des anonymes. Une collection populaire... à leur image, à celle de Marseille et de la Méditerranée.