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Mort de l'artiste gréco-italien Jannis Kounellis, figure majeure de l'Arte Povera

Jannis Kounellis, figure majeure du courant artistique italien Arte Povera (art pauvre), est décédé jeudi 16 février à Rome à l'âge de 80 ans. Né en Grèce, il vivait en Italie où il s'était installé dès ses vingt ans, en 1956.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Jannis Kounellis en 2014.
 (ENRICA SCALFARI/AGF/SIPA)

Jannis Kounellis est considéré comme l'un des fondateurs de l'Arte povera, ce courant artistique italien qui contesta l'hégémonie américaine des années 60, notamment le Pop art. S'y rattachent des artistes très divers comme Mario Merz, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto ou Giulio Paolini.

"Voiles peintes" de Jannis Kounellis au MACRO, Musée d'art contemporain de Rome (2010).
 (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

Artiste radical

Jannis Kounellis est né en Grèce, dans le port du Pirée en 1936, mais il quitte son pays dès ses vingt ans pour étudier aux Beaux-Arts à Rome, où il est influencé par l'expressionnisme abstrait et l'art informel, dont il s'écartera peu après. Il s'installera définitivement dans la capitale italienne où son travail va marquer dès la fin des années 60. 
Installation de Jannis Kounellis à la galerie "Ambika P3" de Londres en avril 2010.
 (Richard Saker / Rex Fea/REX/SIPA)
Invité à exposer ses grandes installations dans le monde entier, Jannis Kounellis fait figure d'artiste radical : il expose douze chevaux vivants dans une galerie romaine en 1969, manie le feu avec des becs de gaz, crée avec de la laine brute ou de grandes tôles. "Je travaille avec ce que je trouve", expliquait-il, "je viens avec les mains vides comme un vieux peintre".

L'Arte povera

Il sera l'un des instigateurs de l'Arte Povera, mouvement multiforme caractérisé par une diversité de matériaux et d'oeuvres. L'expression - art pauvre - a été inventée par le critique d'art Germano Celant qui s'est inspiré du "théâtre pauvre" du Polonais Jerzy Grotowski.
Lors de l'exposition Jannis Kounellis de Bari (sud de l'Italie) dans les ruines du Théâtre Margherita en mai 2010.
 (Gaetano Lo Porto / Rex /REX/SIPA)
En mars dernier, Jannis Kounellis investissait les salons de la Monnaie de Paris, mêlant pièces nouvelles et oeuvres anciennes. Il y exposait notamment des oeuvres de la fin des années 60 : des lits de camp en métal, l'un avec du charbon, un autre avec une cage abritant six rats vivants, un troisième avec des plaques qui s'enflammaient deux fois par jour. Dans un salon, il faisait aligner de grands couteaux de boucher suspendus à des crochets.

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