Michael Werner à Paris : une grande collection au Musée d'art moderne
L’exposition est organisée selon « un parcours très personnel et c’est en partie un hommage à Paris », explique Fabrice Hergott, le directeur du Musée d’art moderne de la Ville de Paris, à l’origine de l’échange de bons procédés entre Michael Werner et l’établissement parisien.
C’est précisément au Musée d’art moderne de la Ville de Paris que le collectionneur a vu, au début des années 1960, des œuvres de Jean Fautrier. « J’ai été tellement impressionné, il ne m’a jamais quitté. Et mon jugement sur les artistes est toujours connecté à Fautrier », dit-il.
Michael Werner, galeriste installé à Cologne, New York et Londres, a eu carte blanche pour montrer sa collection comme il le voulait à Paris en échange d’un don au musée, qu’il a longuement négocié avec Fabrice Hergott. Au départ, le collectionneur tiquait quand on lui a demandé de donner 70 œuvres. Pourtant, il a laissé Fabrice Hergott en choisir lui-même bien plus, puisque ce sont près de 130 peintures et sculptures qui ont rejoint les collections du musée.
En réalité, le musée gagne sur tous les tableaux, puisqu’il enrichit ses collections, surtout en matière d’artistes allemands de l’après-guerre, et, en même temps, il expose un ensemble impressionnant.
L’exposition rassemble une quarantaine d’artistes, des Allemands et aussi des Français. On peut ainsi voir au Musée d’art moderne les fameux Fautrier qui ont tant impressionné Michael Werner, et des œuvres d’Henri Michaux : « Michaux m’a intéressé à cause de ses dessins noirs », dit-il. De Gaston Chaissac, qu’il veut sortir de la catégorie de l’art brut où on a eu tendance à le cantonner. Ou encore de Derain et Picabia. Et des aquarelles de Raymond Queneau.
Le parcours est ensuite une grande promenade dans l’art allemand du XXe siècle, vu à travers l’œil de Michael Werner, depuis le sculpteur Wilhelm Lehmbruck (1881-1919), qui s’est suicidé après la Première guerre mondiale et aurait donné envie à Joseph Beuys de devenir artiste. Le galeriste a surtout soutenu pendant des années des artistes allemands de l’après-guerre comme Jörg Immendorf, A.R. Penck, Georg Baselitz, Markus Lüpertz. Mais pas seulement allemands. Il a aussi défendu Marcel Broodthaers, poète et artiste conceptuel belge. L’Américain James Lee Byars, le Danois Per Kirkeby.
Parmi toutes ces œuvres, 128 ont été choisies en fonction de leur pertinence pour les collections du musée.
Et Fabrice Hergott se félicite : « La donation Michael Werner est le plus grand enrichissement de nos collections depuis le legs du docteur Maurice Girardin en 1951, qui fut à l’origine de la création du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. »
La collection Michael Werner, Musée d'art moderne de la Ville de Paris, 11 avenue du Président Wilson, 75116 Paris
tous les jours sauf lundi et fériés, 10h-18h (jusqu'à 22 h le jeudi)
tarifs : 9€ / 7 € / 4,50 €
jusqu'au 3 mars 2013
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