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"Je veux que demain les femmes puissent se balader torse nu " : une exposition de la biennale Euro-Africa milite pour le droits des femmes à Montpellier

A l'occasion de la première édition de la biennale Euro-Africa qui se tient du 9 au 15 octobre à Montpellier, quatre artistes africaines et afro descendantes exposent à la Halle Tropisme leurs œuvres militantes en faveur du droit des femmes.
Article rédigé par Ariane Combes-Savary
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
"Kamasutra" de Khadija Tnana (France 3 Languedoc-Roussillon)

Elles sont quatre femmes réunies dans une même exposition et un même combat. Quatre femmes aux techniques de création différentes, quatre sensibilités qui interrogent à travers leurs œuvres la place de la femme en Afrique et la notion d'identité. Si deux d'entre elles vivent actuellement au Maroc, cela ne les empêche pas de bousculer les habitudes et les représentations sociales.

C'est le cas de Ghizlane Ouazzani qui travaille des textiles naturels avec de l'eau chaude et du savon beldi selon une technique très ancienne. L'une des ses œuvres intitulée Guerilla textures représente Aïcha Kandicha, une figure mystique marocaine. Un hommage à ce personnage démoniaque qui incarne, dit-elle, toutes les femmes blessées, dont les corps ont été cachés et diabolisées. Dans ses œuvres elle veut libérer les corps féminins.

Exposition 4 femmes à Montpellier - biennale Euro-Africa
Exposition 4 femmes à Montpellier - biennale Euro-Africa Exposition 4 femmes à Montpellier - biennale Euro-Africa (France 3 Languedoc-Roussillon E. David / C. Metairon / P. Sportiche / F. Forner)

Lever un tabou sur le sexe

"Désacraliser le corps des femmes, explique l'artiste marocaine, c’est que enfin le corps des femmes ne soit plus un territoire à conquérir mais un territoire à séduire, un territoire à respecter, un territoire naturel. Elle ajoute fièrement : je veux que demain les femmes puissent se balader torse nu."

Khadija Tnana elle, va encore plus loin avec ses peintures volontairement impertinentes : des positions du Kamasutra dessinées sur des mains de Fatima. Une œuvre jugée choquante dans son pays, le Maroc. Et c’est justement l’objectif de l’artiste de 80 ans. "C’est important de choquer, justifie-t-elle. Si dans l’histoire du féminisme des gens vont jusqu’à des cris extrêmes, ce sont ces cris que la société écoute."

Avec ses œuvres, elle entend lever un tabou sur le sexe pour apaiser les relations homme-femme. "Avec l’éducation, on peut arriver à une société plus libérale, plus compréhensive entre les êtres humains", poursuit celle qui a parfois été censurée.

Aux côtés des deux artistes marocaines, Fatoumata Diabaté et Hélène Jayet, toutes deux installées à Montpellier exposent leurs travaux photographiques. L'exposition 4 femmes présentée à la Halle Tropisme de Montpellier a lieu dans le cadre de la biennale Euro-Africa, un rendez-vous international dont la première édition se tient du 9 au 15 octobre 2023. Cet événement aux mulptiples facettes qui outre un volet consacré au développement et à l'innovation, fait la part belle à la culture.

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