Marqué par le nazisme le plasticien Anselm Kiefer expose à Erstein
A ceux qui se posent encore la question inutile et jamais résolue de l'utilité de l'art, Anselm Kiefer apporte une partie de la réponse qui ne viendra jamais. La nécessaire digestion par une nation d'une faute collective comme celle commise par le nazisme entre les années 30 et 1945 passe notamment par l'expression artistique. Né deux mois jour pour jour avant la rédition du régime hitlérien, l'oeuvre de Kiefer participe au processus de résilience collective entrepris par l'Allemagne. Le salut hitlérien qui figure sur nombre de ses tableaux, autoportraits de l'artiste portant l'uniforme de son propre père, n'est pas là pour choquer. Il figure bien davantage cette interrogation que tout Allemand d'aujourd'hui se pose individuellement face à la responsabilité collective : et moi qu'aurais-je fait ?
L'Allemagne a su se poser les bonnes questions et leur apporter des réponses allant dans le sens de la dignité, un travail sur "soi" que l'Autriche tarde encore à faire bien qu'elle ait partagé la responsabilité du désastre hitlérien. Il faut donc aujourd'hui regarder avec attention le travail des artistes autrichiens.
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