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Louvre-Lens : les chefs-d'œuvre illuminent la houille

Le nouveau musée du Louvre inauguré ce mardi dans le Pas-de-Calais est une pépite d'or sur ces terres de charbon. Les collections parisiennes y trouvent une place nouvelle, dépoussiérée et peut-être plus vivante encore qu'avant.
Article rédigé par Augustin Arrivé
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Jean-Luc Grzezkowiak Radio France)

Décrocher "La Liberté guidant le peuple " de son
majestueux palais du bord de Seine pour le déplacer sur un terril, au bord du canal
de la Deûle : l'idée a fait jaser. Mais finalement, le résultat jazze
plutôt bien. Le Nord-Pas-de-Calais, déjà riche en musées, peut maintenant
s'enorgueillir du plus célèbre d'entre eux.

Un nouveau Louvre est inauguré ce mardi à Lens, en présence
de François Hollande. Il concrétise la volonté de démocratisation
culturelle et de décentralisation engagée du temps de Jacques Chirac. Droite et
gauche ont agi ensemble dans ce dossier, et la Galerie du Temps, salle
principale de ce nouvel établissement, devrait confirmer cette unanimité.

205 chefs-d'œuvre, tous issus des collections parisiennes, y
sont présentés via un parcours purement chronologique. Pas de répartition
géographique, il s'agit au contraire de mêler les civilisations pour montrer comment
elles se sont mutuellement influencées
à travers les âges.

Ainsi ce portrait d'un shah iranien du XIXe siècle siégeant
fièrement sur son trône rappelle-t-il l'autorité symbolique du journaliste
Louis-François Bertin, posant pour Ingres sur un confortable fauteuil.

Sur le mur, une frise chronologique, gravée dans un lumineux
aluminium, nous guide de l'apparition de l'écriture jusqu'à cette révolution de
1830 saisie par Eugène Delacroix. Entretemps, on aura croisé** des sarcophages
égyptiens, quelques mosaïques byzantines, des statues versaillaises et des
grands noms du Quattrocento** .

"Renaissance", la première visite proposée jusqu'en mars 2013

Au fond, un pavillon de verre permettra de contempler le
parc alentour. Pour l'instant, les travaux (très en retard) ne laissent aux visiteurs qu'une vue sur quelques tractopelles et autant de
camions. A l'horizon, le stade Bollaert et les deux terrils jumeaux de
Loos-en-Gohelle supervisent la fin du chantier.

A l'autre extrémité du bâtiment, l'exposition temporaire
épouse une forme plus classique, balade de salle en salle à travers, en
l'occurrence, différentes œuvres de la Renaissance européenne.
"Renaissance " est d'ailleurs le titre de cette première visite,
proposée jusqu'en mars 2013.

Impossible de demander aux anciens mineurs de redescendre sous terre

Entre ces deux galeries, les architectes japonais de
l'agence SANAA ont opté pour un immense hall de verre apaisant. Une précédente
équipe avait proposé un Louvre enterré, mais le Conseil Régional n'imaginait
pas demander aux anciens mineurs des environs de redescendre sous terre.
L'escalier central propose donc seulement un étroit sous-sol où l'on peut
assister au travail minutieux des restaurateurs.

La direction du musée évoque un Louvre qui aurait déployé
ses ailes. Gageons qu'il s'envolera vers les sommets. 500.000 visiteurs sont
espérés chaque année.

Infos pratiques : inauguration du musée à 19h, puis ouverture tous les jours sauf le mardi. Renseignements www.louvrelens.fr

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