Les tableaux-pièges de Daniel Spoerri déroutent à la Fondation du Doute
13 tableaux-pièges de Daniel Spoerri sont exposés à la Fondation du Doute à Blois dans le Loir-et-cher. L'artiste a figé des tables après de réels repas. Ces oeuvres très originales sont une sorte de témoignage du mode de vie de l'époque.
Des assiettes vides, des restes de repas, des cendriers plein de mégots... Ces tables figées, signées Daniel Spoerri s'inscrivent dans le mouvement d'art contemporain baptisé Fluxus. Ce courant artistique, né dans les année 60 aux Etats-Unis fait la promotion du non art avec humour et dérision. Les oeuvres de Daniel Spoerri en sont la parfaite illustration.
"C'est montrer le banal ou l'idée du rebut à l'opposé de l'idée de l'art qui démontre le beau et sublime le réel. Là on est vraiment dans la réalité" explique Marion Louis de la Fondation du Doute.
Reportage : A. Moreau / S. Hasnaoui / J. Guéguéniat / T. Guiet
Une archéologie du repas
Ces tables piégées à la fin de repas correspondent chacune a un signe du zodiaque. La treizième table est piégée dans son état initial, prête à être utilisée. Toutes ont été réalisées en 1975 à la Galleria Multhipla tenue à l'époque par le collectionneur Gino Di Maggio à Milan. Chaque repas figé (grâce à un système de collage) constitue une sorte d'archive de chaque rencontre mais aussi un témoignage des usages de l'époque grâce aux documents, photos, textes, journaux laissés sur la table. La fondation du Doute décrit une "archéologie du repas."
Daniel Spoerri fondateur du Eat Art
Ces oeuvres appartiennent au Eat Art, littéralement l'art du manger inventé et développé par Daniel Spoerri. Ce courant artistique désigne des œuvres et actions qui mettent en scène la nourriture et nos habitudes alimentaires. Cette démarche permet de désacraliser et détourner le processus artistique qui rend l’objet immuable.
La fondation du doute : un musée pas comme les autres
La fondation du Doute est un espace d’art contemporain, lancé par la Ville de Blois et imaginé par Ben. Ce lieu se veut très éloigné d'un musée traditionnel. Comme avec le courant Fluxus, rien n'est figé. A travers les deux niveaux d’exposition, pas moins de 50 artistes et plus de 300 œuvres invitent le visiteur au questionnement. Au rez-de-chaussée, le café baptisé "Le Fluxus" un lieu vivant où les œuvres de Ben se mêlent aux visiteurs. La Fondation du doute s’ouvre sur la grande cour du "Mur des mots" réalisée par Ben, en 1995, et poursuivie en 2013.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.