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Les intermittents du spectacle, mobilisés, dans l'attente de la réunion de jeudi
Mobilisés depuis plusieurs semaines, les intermittents du spectacle manifesteront une nouvelle fois jeudi, au moment où se tiendra l'ultime séance de négociations sur l'assurance-chômage qui doit décider de l'avenir de leur régime.
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L'indemnisation des artistes et des ouvriers et techniciens du spectacle n'occupe qu'une petite partie des discussions entre partenaires sociaux, qui doivent fixer les droits de l'ensemble des chômeurs et le montant des cotisations des salariés et des employeurs pour les années à venir. Ils doivent jongler avec un taux de chômage proche de son record historique (2,24 millions de personnes indemnisées) et un déficit global du régime qui pourrait atteindre 4 milliards d'euros fin 2014.
Les intermittents du spectacle représentent 112.000 personnes indemnisées et le surcoût de leur régime d'indemnisation, plus favorable, est estimé entre 300 et 350 millions d'euros. En février, le Medef est entré dans la négociation en proposant la suppression du régime spécifique des intermittents du spectacle et leur réintégration dans le régime général. A charge pour l'État d'assumer le "surcoût du traitement plus favorable" réservé aux intermittents s'il le juge nécessaire au nom de la politique culturelle.
Très mobilisés depuis une réforme drastique de leur régime en 2003, qui avait conduit à plusieurs mois de conflit et des annulations de festivals, les intermittents ont multiplié les actions pour dénoncer cette proposition. Ils ont occupé le ministère de la Culture, le Medef Ile-de-France, le siège parisien de la CGPME ainsi que la Cour des comptes. Fin février, lors de la dernière séance de négociation, ils étaient 15 à 20.000 à manifester à Paris et en province.
Des manifestations sont prévues jeudi pour maintenir la pression sur le patronat
Désormais, le Medef n'évoque plus la suppression du régime. La semaine dernière, son vice-président Jean-François Pilliard a réclamé de "premières mesures applicables de suite", à "compléter" par de "nouvelles discussions" dans un calendrier à définir. "Il faut débattre des caractéristiques de ce régime, des personnes qui doivent ou non y avoir accès et de son financement, qui ne peut plus reposer uniquement sur les entreprises et les salariés alors que la culture profite à l'ensemble de la société", a-t-il dit.
La CFDT en a appelé à l'Etat, regrettant qu'il n'ait "ni officiellement, ni officieusement, donné la perspective" de renvoyer ce dossier à des discussions tripartites (Etat-syndicats-patronat). La numéro deux du syndicat Véronique Descacq a dit craindre que la négociation sur l'assurance chômage ne "coince" si "l'Etat ne manifeste pas son intention de discuter" du dossier des intermittents "dans un délai très court".
Michel Sapin, ministre du Travail, et Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, ont pris soin de souligner qu'il relevait d'abord de la responsabilité des partenaires sociaux. Une position également soutenue par la CGT, présente dans le secteur du spectacle. Depuis 2003, le syndicat a travaillé avec certaines fédérations d'employeurs sur une plateforme commune de propositions, qu'elle souhaite voir servir de base aux négociations. 27 syndicats d'employeurs du spectacle et de l'audiovisuel, ne faisant pas partie du Medef, ont demandé que ces pistes soient étudiées "en priorité", rappelant que le régime était "indispensable" au fonctionnement de leurs secteurs. Parmi elles : le rétablissement des 507 heures de cotisation sur 12 mois avec un système de date anniversaire, le plafonnement du cumul allocations-salaire ou la lutte contre le recours abusif aux contrats d'intermittence par certains employeurs.
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